– Olivier Véran juge « inacceptables » les menaces de coupures d’électricité de la CGT envers des élus.
Le gouvernement français a exprimé sa détermination, mercredi, à faire passer son projet réforme des retraites, malgré la forte mobilisation annoncée par les syndicats et l’opposition contre ce projet.
Lors d’un point presse à l’issue du Conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a répondu aux questions des journalistes, à la veille de la première journée de grève et manifestation contre la réforme présentée la semaine dernière par la Première ministre, Élisabeth Borne.
Olivier Véran, a appelé les syndicats et l’opposition à ne pas bloquer le pays, et à manifester pacifiquement.
« Espérons que cette expression populaire ne se transformera pas en blocage », a-t-il déclaré avant d’ajouter que la mobilisation sociale « est un mouvement qui correspond à l’expression démocratique ».
Soulignant qu’il s’agit d’un « droit constitutionnel qu’on respecte et chérit », le porte-parole du gouvernement a indiqué que les réformes des retraites sont « toujours difficiles », et qu’elles provoquent d’importantes manifestations, de façon systématique.
En outre, l’ex-ministre de la Santé a jugé « inacceptable en démocratie », les menaces de la Fédération CGT des mines et de l’énergie de coupures de courant ciblées contre les élus favorables à la réforme des retraites.
« La représentation nationale élue démocratiquement a vocation à exercer son rôle de législateur » et « tout ce qui va relever des pressions, des menaces, des injures, que ce soit sur les réseaux sociaux ou dans la vraie vie, voire des actions ciblées visant à l’intégrité du fonctionnement d’un mandat parlementaire sont inacceptables en démocratie », a-t-il souligné.
Interrogé sur un éventuel recul du gouvernement concernant son projet de réforme du système de retraite, Olivier Véran a déclaré que « nous sommes calmes, déterminés et engagés ».
Exprimant le respect du gouvernement aux opinions favorables et défavorables à son projet de réforme, le porte-parole a estimé que le rôle de l’Exécutif est d’expliquer ses motivations à engager une telle transformation du système des retraites.
Pour rappel, mardi 10 janvier, la Première ministre française, Élisabeth Borne, a présenté les contours de la réforme des retraites, qui devrait entrer en vigueur dès l’automne 2023.
Selon le projet de réforme, l’âge légal de départ à la retraite passera à 64 ans, contre 62 ans actuellement, au rythme de trois mois supplmentaires par an.
Pour sa part, le ministre des Transports, Clément Beaune, a appelé, mardi, les Français à décaler leurs déplacements ou à télétravailler, jeudi 19 janvier, alors qu’il anticipe « un jeudi de galère dans les transports ».
La semaine dernière, les huit principales organisations syndicales françaises (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) ont annoncé une première journée de grève et de manifestation ce 19 janvier, suite à l’annonce faite par la Première ministre Élisabeth Borne, de sa réforme des retraites.
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin a annoncé que 10 000 policiers et gendarmes seront mobilisés, ce jeudi, dont 3 500 à Paris afin d’assurer la sécurité des manifestations contre le projet de réforme des retraites.
Gérald Darmanin a précisé que son ministère s’attend à la venue dans la capitale d’ »un petit millier de personnes qui pourrait être violent », annonçant « des contrôles » dans tout l’Hexagone, dès ce mercredi, pour empêcher leur arrivée à Paris.
AA