Les députés européens ont approuvé mercredi un texte appelant l’Union européenne à désigner les Gardiens de la révolution comme organisation terroriste. Téhéran a réagi en mettant en garde Bruxelles.
Le Parlement européen a demandé à l’Union européenne, mercredi 18 janvier, de désigner les Gardiens de la révolution iranienne comme organisation terroriste pour sa répression des manifestations anti-gouvernementales, ainsi que pour ses livraisons de drones à la Russie.
Dans un texte soutenu par une majorité de députés, le Parlement européen a condamné « la répression brutale, par l’Iran et par le corps des Gardiens de la révolution, des manifestations qui ont suivi la mort de Mahsa Amini après son arrestation violente, les abus et les mauvais traitements infligés par la ‘police des mœurs’ iranienne ».
Le texte appelle l’UE à désigner les Gardiens de la révolution comme organisation terroriste « au regard de ses activités terroristes, de la répression des manifestants et des livraisons de drones à la Russie ».
Une telle décision signifierait qu’appartenir aux Gardiens de la révolution serait considéré par l’UE comme un délit et que les actifs détenus par l’organisation dans les pays du bloc seraient gelés.
Avertissement de Téhéran
L’Union européenne « se tirerait une balle dans le pied » avec une telle décision, a averti jeudi le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amirabdollahian, selon les médias d’État iraniens.
Les liens entre l’UE et l’Iran se sont détériorés ces derniers mois, alors que les négociations pour relancer l’accord de 2015 sur le programme nucléaire iranien se sont enlisées.
L’UE s’est montrée de plus en plus critique à l’égard de la répression de la contestation en Iran, alors que des dizaines de personnes arrêtées lors des manifestations de ces derniers mois ont été condamnées à mort et que certaines d’entre elles ont été exécutées.
Une vague de contestation ébranle la République islamique depuis la mort en détention, le 16 septembre 2022, de Mahsa Amini, une Iranienne kurde de 22 ans, arrêtée pour avoir porté une « tenue inappropriée », selon le code vestimentaire islamique strict en vigueur en Iran pour les femmes.
Reuters