TikTok peut influencer les tendances qui explosent sur sa plateforme, et c’est loin d’être anodin.
Depuis Jenna Ortega dansant dans la peau de Mercredi Adams jusqu’au déhanché de Miley Cyrus dans son dernier clip Flowers, TikTok ne se contente plus de relayer les tendances virales du moment : il les crée aussi. La plateforme a largement contribué à la renaissance des mèmes vidéo, nés à l’époque Vine puis tombés dans l’oubli en même temps que l’application. Aujourd’hui, les trends du réseau social chinois se retrouvent partout, et jusque dans les bandes-annonces Netflix.
Le problème, c’est que dans une interview pour le magazine Forbes, la plateforme a confirmé que ses employés américains avaient la capacité de booster certaines vidéos de la plateforme, dans le but de mettre artificiellement en avant “des célébrités et des créateurs émergents à la communauté“. De quoi aider certains utilisateurs et utilisatrices à augmenter leur nombre de vue, sans avoir à se plier aux caprices de l’algorithme, tout en assurant une diversité de contenus relative depuis l’onglet For You.
TikTok influence-t-il les tendances ?
Évidemment, cette officialisation pose question, notamment sur la capacité du réseau social à influencer à sa guise les contenus qui sont mis en avant sur sa plateforme, et donc les tendances du moment. On ne parle ici pas seulement de lip-syncs endiablés, mais de sujets plus sensibles, comme la politique ou les fake news.
Pas de panique, assure le porte-parole de TikTok Jamie Favazza, ce boost artificiel de certaines vidéos ne concernerait que 0,002% des contenus publiés sur la plateforme. Une information contestée par Forbes, qui indique avoir reçu un document interne faisant plutôt état “d’environ 1 à 2%” du “total des visionnages quotidiens de vidéos“. De plus, ce chiffre ne concerne visiblement que le territoire américain. On ignore dans quelles proportions certaines autres régions du monde — et notamment la Chine, pays natal de l’application pas toujours connu pour favoriser la liberté d’expression — sont touchées par cette pratique. D’autant plus que contrairement aux contenus sponsorisés ou aux publicités, aucune mention légale n’est nécessaire pour promouvoir ce type de publications.
En réalité, la nouvelle n’est pas franchement surprenante. Elle vient même confirmer des années de rumeurs autour du réseau social. TikTok n’est d’ailleurs pas le seul à être concerné, puisque d’autres plateformes sont régulièrement accusées de booster certaines publications pour gonfler leur nombre de vues.
Forbes