Café-clope. Les fumeurs connaissent bien cette association spontanée entre le breuvage et la cigarette, pour certains avant même le petit-déjeuner. Mais comment l’expliquer ?
Le tabac est un puissant addictif, qui entraîne une dépendance rapide. Ou plutôt des dépendances : physique, à cause du manque de nicotine ; psychologique, lorsque la cigarette est utilisée pour se détendre ou se concentrer ; comportementale, lorsqu’elle est associée à certaines circonstances ou occasions. « La consommation de tabac est alors un geste réflexe », explique Tabac Info Service. La cigarette systématiquement associée au café entre dans cette dernière catégorie.
Mais en est-on si sûr ? Des chercheurs américains ont en tout cas émis une nouvelle hypothèse, basée sur une étude cellulaire en laboratoire. Concrètement, ils ont baigné des cellules cérébrales humaines dans du café et observé comment ces cellules réagissaient aux substances présentes dans la boisson.
Café-clope, c’est chimique ?
Résultat de l’expérience : deux composés chimiques du café semblent avoir un effet sur les récepteurs nicotiniques présents dans le cerveau. L’un d’entre eux, baptisé n-MP, pourrait ainsi aider à rétablir le dysfonctionnement des récepteurs qui entraîne le besoin de nicotine chez les fumeurs. Des récepteurs qu’une nuit sans nicotine rend encore plus sensibles.
Selon les auteurs de l’étude, le n-MP contenu dans le café pourrait ainsi contribuer à atténuer les effets du manque de nicotine du matin, et renforcer l’apaisement induit par la première cigarette. Des recherches plus approfondies, sur l’homme, seront toutefois nécessaires pour valider cette hypothèse. Et, le cas échéant, envisager de nouvelles pistes de traitements de sevrage tabagique.
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