Changement climatique : comment limiter les rejets de méthane des vaches ?

_Danone compte réduire de 30% d’ici 2030, par rapport à 2020, les émissions de gaz à effet de serre des animaux qui le fournissent en lait.

_Ce sont les rejets de méthane, un gaz très dangereux pour l’atmosphère, qui sont dans le viseur.

_Quelles solutions existent pour les limiter lors de la digestion des bovins ?

Cela peut paraître étrange, mais une vache qui mange contribue au réchauffement climatique. Pour cause, en digérant, elle rote et émet du méthane, un gaz très dangereux pour l’atmosphère. C’est pourquoi, d’ici 2030, Danone souhaite réduire de 30%, par rapport à 2020, ses émissions de méthane pour fabriquer des produits laitiers.

Recours à des races moins émettrices, optimisation des régimes alimentaires, maintien prolongé en production des vaches, captation des émissions du fumier pour les valoriser en biogaz… Autant de leviers que Danone, qui a fait cette annonce mardi, prévoit d’actionner via un accompagnement financier et technique des éleveurs, pour améliorer le bilan environnemental de ses yaourts et produits laitiers.

« Optimiser la production »
Le groupe dit avoir déjà réduit « d’environ 14% » ses émissions de méthane entre 2018 et 2020. Mais comment compte-t-il faire pour aller plus loin ? Au Maroc, où il collecte du lait auprès de petits producteurs, « il y a énormément de progrès qui peuvent être faits en optimisant la production », a assuré Jeanette Coombs Lanot, porte-parole de Danone, auprès de l’AFP.

Concrètement, Danone veut améliorer le rendement laitier de chaque vache. Cela permettra de réduire, à production égale, le nombre d’animaux présents sur une exploitation, et donc les émissions. Il est généralement aussi prescrit d’avancer l’âge auquel les vaches ont leur premier veau, et donc leur lactation, afin de limiter la période pendant laquelle des ruminants sont improductifs.

Danone s’intéresse également à des innovations technologiques, malgré les réserves des experts. Le groupe a investi dans deux start-ups. La première, basée au Royaume-Uni et baptisée Zelp, a conçu un dispositif au niveau des naseaux, installé sur un licol, qui permet de filtrer le méthane : une sorte de masque. La seconde, l’américaine Symbrosia, a développé des additifs alimentaires à base d’algues afin d’influer sur le processus de digestion.

Miser sur le confort des animaux
Dans le reportage en tête de cet article, une équipe de TF1 se rend dans l’exploitation d’Emmanuel et d’Olivier, qui élèvent une centaine de vaches laitières. Pour limiter les rejets de méthane, ils misent sur le confort de leurs animaux. « On a mis en place des matelas pour leur couchage, des brosses pour qu’elles puissent se gratter naturellement tout au long de la journée, et on a mis aussi une ventilation pour les fortes chaleurs l’été, avec des douches », montre Emmanuel.

Tous ces dispositifs permettent ainsi aux vaches de produire du lait une année supplémentaire en moyenne. Le renouvellement du cheptel est donc moins fréquent. « On a moins d’animaux pour renouveler le troupeau, donc moins d’animaux, moins de méthane. C’est aussi simple que ça », poursuit Emmanuel.

L’autre solution consiste à changer l’alimentation. Finie la vie à l’étable, les vaches passeront désormais huit mois de l’année dans les pâturages. « En augmentant la part d’herbe, on diminue forcément la quantité de méthane qui est rejetée comparée à de l’ensilage maïs, car le maïs est plus méthanogène que l’herbe », explique Olivier.

La solution la plus radicale serait de consommer moins de produits laitiers. Les rejets gastriques des vaches représentent tout de même 8% des émissions mondiales de méthane.

tf1info

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