Guinée: un responsable de la société civile placé en détention

La justice guinéenne a placé mardi en détention une figure de la société civile poursuivie pour avoir organisé une « réunion illicite », a annoncé à l’AFP son collectif.

Mamadou Billo Bah, responsable de la mobilisation du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), a été déféré mardi devant un tribunal de Conakry qui l’a auditionné puis inculpé pour « organisation d’une réunion illicite et incitation à la violence », a affirmé à l’AFP le responsable de la communication du FNDC, Abdoulaye Oumou Sow. M. Bah a ensuite été écroué, a dit M. Sow.

Il avait été arrêté lundi par « par un groupe d’agents de l’armée guinéenne », avait indiqué le FNDC, une coalition de partis et de syndicats, le même jour dans un communiqué. Il « sortait d’une réunion avec des citoyens du quartier Tombolia (à la périphérie de Conakry) dans le cadre de la mobilisation citoyenne pour exiger le retour rapide à l’ordre constitionnel en Guinée », avait indiqué le Front qui avait dénoncé un « kidnapping ».

Les autorités guinéennes ne se sont pas encore prononcées publiquement sur les raisons de l’arrestation de Mamadou Billo Bah. L’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (Anad), autre coalition de partis et d’associations, a dénoncé « vigoureusement » cette arrestation, une « autre manifestation de la folie liberticide qui s’est emparée » de la junte, dans un communiqué distinct lundi.

Créé en 2019 pour s’opposer à la révision constitutionnelle engagée par le président Alpha Condé et sa candidature controversée à un troisième mandat, le FNDC a mené pendant de longs mois la contestation contre M. Condé, finalement réélu en 2020 mais renversé moins d’un an plus tard lors d’un putsch en septembre 2021. Le FNDC est resté actif sous la junte, réclamant le retour rapide des civils au pouvoir et maintenant une rare contradiction face aux militaires.

La junte a interdit toute manifestation et prononcé la dissolution du collectif, quasiment la dernière organisation à mobiliser sur le terrain. Deux autres dirigeants du FNDC, Oumar Sylla, alias Foniké Mangué, et Ibrahima Diallo, sont détenus depuis juillet 2022.

africaradio

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