Le business florissant de Farid Bencheikh à Paris, le nouveau scandale qui secoue l’Algérie

Transfert illicite de devises, enrichissement illégal, résidence de luxe en France et grand patron de la police en Algérie, une partie des frasques de l’Algérien Farid Zineddine Bencheikh a été révélée par le journaliste, Abdou Semmar dans des documents exclusifs qui montrent les relations économiques et politiques des dirigeants algériens avec la France où ils possèdent des affaires florissantes.

Voici une affaire qui se présente comme la partie apparente de l’iceberg, une véritable « mafia » des généraux et hauts responsables algériens en France qui expliquerait beaucoup de choses sur les relations opaques entre la Paris et Alger.

L’affaire de Farid Zinedine Bencheikh, l’actuel patron de la police algérienne, donne à se demander comment un fonctionnaire de l’Etat algérien, payé en dinars algériens, peut-il devenir propriétaire d’un hôtel, bar et bistrot à Paris.

Même en étant le patron de la police algérienne, son salaire et ses primes ne peuvent en aucun cas lui permettre de devenir propriétaire de tels établissements. Pire, la loi algérienne est stricte en la matière et interdit l’achat immobilier, ou les activités commerciales provenant de fonds algériens.

Révélée par le journaliste d’investigations algérien, Abdou Semmar, réfugié en France et condamné à mort dans son pays, l’affaire repose sur des preuves matérielles. Documents à l’appui, des preuves d’achat d’un établissement nommé l’Etoile, montrent que le chef de la police algérienne a acquis l’établissement en 2017.

Cette année-là, Bencheikh était pourtant loin d’occuper sa fonction actuelle, il était depuis 2015, l’inspecteur régional de police de toute la région Sud-est du pays à Ouargla, avant d’être promu l’été 2020 avec huit autres cadres de la DGSN, au grade de « contrôleurs généraux ».

Ce n’est donc qu’en mars 2021, qu’il devient Inspecteur régional de police de la région Centre avant d’accéder à la direction de la DGSN.

Depuis, le patron de la police algérienne a cherché à brouiller les pistes sur cette affaire en France en la cédant à son frère afin que son nom ne figure pas sur les papiers.

Les documents révélés par le journaliste algérien, dont l’exactitude a été certifiée par un tribunal parisien, montrent que le patron de la police algérienne avait une résidence en France depuis 2015, dans un luxueux appartement du 12ème arrondissement à Paris.

Grâce à cet appartement où il a établi sa résidence auprès des autorités françaises le 1er mai 2015, la France lui a octroyé une carte de résidence de 10 ans qui court jusqu’à 2025. Son frère, quant à lui, dispose d’un passeport algérien et d’un visa Schengen courant de 2017 à 2020, et se présente comme habitant chez son frère.

Pourtant, au même moment où Farid Zineddine Bencheikh était censé résider en France, il était censé aussi être affecté à Ouargla en Algérie.

Un homme d’Etat algérien, résident en France et patron d’un hôtel, bar et bistrot à Paris, l’affaire semble incongrue, d’autant plus que Farid Zineddine n’est pas n’importe quel haut responsable en Algérie. Il siège en tant que membre permanent du Haut Conseil de Sécurité, l’instance sécuritaire la plus sensible du pays, chargée d’établir les stratégies de défense de la sécurité nationale et d’étudier les dossiers sécuritaires ou militaires les plus délicats, aux côtés du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et du Chef d’Etat Major de l’Armée Nationale et Populaire (ANP), Said Chengriha.

Cet homme aussi puissant et dont la fonction est si sensible en Algérie, liée à la sécurité de l’Etat, ne peut en aucun cas être résident en France. Les dessous de l’obtention de cette carte de séjour de 10 ans à cet officiel algérien, reviendraient à une intervention « d’en haut », selon le site d’information Algérie part.

Les « conditions d’obtention de cette résidence française sont totalement illégales et immorales du point de vue de la loi française. Seule +une intervention d’en haut+ au niveau du ministère de l’Intérieur en France, ou encore un parrainage d’un puissant service de sécurité français, peut permettre à un responsable de la Police algérienne d’obtenir un tel statut privilégié sur le territoire français », indique le site.

La même source a précisé que le logement du patron de la police algérienne se situe « au cœur d’une zone résidentielle très chic de la capitale française et dans un bâtiment luxueux doté uniquement de deux appartements de haut standing entourés de plusieurs autres locaux à usage commercial ».

L’enquête du média algérien a révélé encore que Farid Zineddine Bencheikh et son frère Adel Bencheikh, ont pu faire des «empreints» de 25 mille euros en France pour acquérir 50% d’une société exploitant l’hôtel bar-restaurant l’Etoile situé au 45 Rue Victor Hugo à Malakoff, alors que le frère du patron de la police algérienne ne possède qu’un visa Schengen.

Enfin l’autre révélation de cette affaire montre que cette entreprise « mafieuse » du responsable de la police algérienne n’est qu’une infime partie de ce qui semble être un réseau d’opérations obscures, de détournements de fonds, et d’enrichissement illicite de haut responsables algériens, puisque le précédent propriétaire de l’établissement l’Etoile, racheté par les frères Bencheikh, n’est autre qu’un proche d’un autre responsable algérien, le président du Conseil de la Nation, Salah Goudjil, deuxième personnage de l’Etat algérien.

hespress

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