Alors que la situation semblait être sous contrôle par l’armée loyaliste toute la journée, la cité de Kitshanga s’est retrouvée encerclée par les rebelles qui n’ont pas tardé à attaquer de tous les coins. Pendant que les balles crépitaient, les habitants qui restaient dans le milieu ont pris la direction de la localité de Mwesso un peu plus au Nord.
« L’ennemi vient maintenant d’occuper la cité de Kitshanga et à cette heure nous sommes en débandade. Nous prions seulement Dieu pour qu’il nous vienne en aide, si non la cité est sous contrôle de l’ennemi et plus rien ne marche »
Roger Mwinihire, observateur de la société civile dans le Nord-Kivu explique que cette cité servait de base arrière pour les forces d’autodéfense du territoire de Masisi passée sous contrôle des rebelles du M23 et que cela risque de témoigner des massacres de masse ».
« Tellement que Kitshanga était connu comme la cité qui regorgeait des patriotes qui défendaient le pays aux côtés des FARDC, et qui aujourd’hui vient de passer entre les mains des rebelles du M23, il y a risque que la même situation qui s’est passée à Kishishe et Bambo puisse se reproduire, le M23 risque d’y tuer toute personne de sexe masculin », rappelle-t-il
Le sort de Goma très incertain
Mais, un autre danger se rapproche aussi. Les habitants de la capitale provinciale de Goma craignent le pire, car la prise de Kitshanga par les rebelles risque de rendre la vie difficile: la coupure en approvisionnement de nourriture est envisageable, vu que la route de Rutshuru est déjà coupée par les rebelles.
Patrice Kubutunwa, habitant de Goma dit : « c’est une désolation pour nous parce que nous craignons d’abord la famine. Nous savons que Kitshanga c’est sur le tronçon qui ravitaille directement la ville de Goma, de l’autre côté le groupe rebelle du M23 avait déjà coupé la possibilité de ravitailler Goma par Rutshuru, et aujourd’hui tous les vivres qui venaient de Walikale, Mwesso, et d’autres milieux, passaient par Kitshanga. »
Aussitôt arrivé à Kitshanga, le M23 a rendu public un communiqué dans lequel il dit s’y être rendu pour sauver les communautés Tutsi d’un risque d’un génocide, peut-on lire.
Ensuite, et quelques heures après la prise de la cité les groupes d’autodéfense ont lancé de nouveaux assauts pour tenter de la récupérer.
dw