La production de céréales au plus bas en Ukraine, nouvelle baisse attendue pour 2023

Les surfaces semées ont diminué et la récolte de céréales et d’oléagineux en Ukraine devrait encore baisser en 2023, pour atteindre « 53 millions de tonnes », contre 65 millions en 2022, selon les estimations de l’Association céréalière ukrainienne. En 2021, 106 millions de tonnes avaient été récoltés.

L’Ukraine ne devrait pas produire plus de 16 millions de tonnes de blé cette année, soit deux fois moins que ce qu’elle produisait en 2021. Même constat pour le maïs : à peine 18 millions contre près de 42 millions avant la guerre. Aujourd’hui, selon Nikolay Gorbachov, le président de l’Ukrainian Grain association (UGA) qui s’exprimait lors d’une conférence sur les céréales organisée par Argus Media à Paris, de nombreux agriculteurs produisent à perte en Ukraine. Et sont obligés de réduire leur surface agricole.

Après plusieurs mois de blocus russe, Kiev a pu reprendre ses exportations de céréales grâce au corridor établi sous l’égide de la Turquie et de l’ONU après un accord signé en juillet par Kiev et Moscou. Mais les retards en mer Noire et les difficultés de logistiques augmentent considérablement les coûts de production. Seuls 20 millions de tonnes de produits agricoles ont pu sortir. Insuffisant pour Nikolay Gorbatchov. Résultat : selon Gorbachov, aujourd’hui en Ukraine, il n’est plus rentable de produire du grain.

Semis entravés
L’heure n’est pas à l’optimisme. La campagne de semis 2022 a été entravée, du fait des combats, du manque de carburant et de la destruction d’une partie des machines agricoles et des infrastructures de stockage. Cela a conduit à la réduction d’environ un quart de la surface cultivée par rapport à l’année précédente, selon l’UGA.

Ces prévisions compliquées pourraient même être aggravées. En plus de ces coûts d’exportations élevés, de l’état des sols devenus infertiles en raison des combats, l’Ukraine pourrait connaître aussi des conditions météorologiques compliquées en 2023. De quoi rajouter encore une difficulté pour l’agriculture du pays qui était, avant le début de la guerre, le quatrième exportateur mondial de blé et de maïs.

 AFP

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