La communauté internationale déplore une « escalade dramatique » entre Israël et le Hamas

L’affrontement armé en cours au Proche-Orient ne donne aucun signe d’apaisement et fait craindre une « guerre à grande échelle », a alerté l’émissaire de l’ONU pour le Proche-Orient.

« Inquiétude », exhortations à la retenue, appel à donner « une leçon à Israël » ou encore accent mis sur le droit de l’Etat hébreu à se défendre… les réactions internationales continuaient à affluer, mercredi 12 mai, face à l’affrontement armé toujours plus meurtrier entre le Hamas et Israël.

Plus de mille roquettes tirées vers Israël, des frappes continues sur la bande de Gaza et au moins 62 morts : l’affrontement armé entre le Hamas et l’Etat hébreu ne révèle, mercredi, aucun signe d’apaisement et laisse craindre une « guerre à grande échelle », a alerté la veille l’émissaire de l’ONU pour le Proche-Orient, Tor Wennesland.

L’Union européenne a appelé à « l’arrêt immédiat » des violences en Israël et dans les territoires palestiniens pour « éviter un conflit plus large », dans une déclaration du chef de la diplomatie européenne. « Le lancement aveugle de roquettes par le Hamas et d’autres groupes en direction des civils israéliens est inacceptable. Tout en reconnaissant le besoin légitime d’Israël de protéger sa population civile, la réponse doit être proportionnée et faire l’objet d’une retenue maximale dans l’usage de la force », a plaidé Josep Borrell.

« Je suis très inquiet par la montée récente de la violence et des attaques sans discrimination », a tweeté le président du Conseil européen, Charles Michel, qui s’est entretenu mercredi avec le président israélien, Réouven Rivlin. « La priorité doit être donnée à la désescalade et il faut éviter les pertes de vies civiles innocentes des deux côtés », a-t-il ajouté.

« J’exhorte Israël et les Palestiniens à reculer du bord du gouffre et les deux parties à faire preuve de retenue », a lancé le premier ministre britannique, Boris Johnson, qui réclame une « désescalade urgente ».

Le « droit » d’Israël « à se défendre »

Face à une « escalade dramatique », Paris juge que les Etats-Unis doivent s’impliquer. « Il est clair que ce sont eux qui ont aujourd’hui encore les principaux leviers diplomatiques, même si l’Europe doit être davantage présente », a déclaré le secrétaire d’Etat français aux affaires étrangères, Clément Beaune.

Berlin a affirmé le « droit » d’Israël « à se défendre face aux attaques » du Hamas « dans le cadre de la légitime défense ». Les tirs de roquettes contre les villes israéliennes ont pour objectif « de tuer des gens sans discernement et arbitrairement », a insisté le porte-parole du gouvernement, Steffen Seibert.

Le président russe, Vladimir Poutine, a appelé mercredi à la « désescalade », lors d’une conversation avec son homologue turc. Selon le Kremlin, Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan « ont exprimé leur profonde préoccupation face aux combats qui se poursuivent, à l’augmentation du nombre des morts et des blessés ».

« Vive inquiétude »

Mais, de son côté, la présidence turque a fait état de positions bien plus offensives de Recep Tayyip Erdogan qui, dans cet entretien téléphonique, a « souligné qu’il était nécessaire que la communauté internationale donne une leçon ferme et dissuasive à Israël ».

« Je note avec une vive inquiétude l’escalade de la violence en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, ainsi qu’à l’intérieur et autour de Gaza », a déclaré Fatou Bensouda, la procureure générale de la Cour pénale internationale, préoccupée particulièrement par « la possible commission de crimes dans le cadre du statut de Rome », texte fondateur de la juridiction.

L’analyse : Un conflit que le monde avait choisi d’ignorer

L’Organisation de la coopération islamique (OCI) a condamné, mardi, « dans les termes les plus forts, les attaques répétées des autorités d’occupation israéliennes contre le peuple palestinien », a déclaré l’organe panislamique basé dans la ville saoudienne de Djeddah. L’OCI a également condamné « la poursuite par les forces d’occupation israéliennes de leurs programmes coloniaux – construction de colonies, tentatives de confiscation des propriétés palestiniennes, expulsion forcée des Palestiniens de leurs terres ».

Source: lemonde.fr

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