Si près, et en même temps si loin. De retour dans une finale mondiale six ans après son sacre à Paris en 2017, l’équipe de France n’est pas parvenue à revenir totalement au sommet. Deux jours après avoir éteint la Suède (36-31), Nikola Karabatic et ses camarades ont échoué face au Danemark, qui remporte la compétition pour la troisième fois consécutive, une grande première dans l’histoire de la discipline.
Un sacre mérité de l’aveu même du capitaine Luka Karabatic : «Nous avons mal démarré et derrière cela a été compliqué. Nous arrivons à revenir sans forcément jouer extraordinairement bien avant la pause. Cela nous a redonné de l’espoir. Mais nous n’avons pas réussi à les faire douter. Ils ont de la réussite, ils ont parfaitement bien joué et mérité amplement leur victoire. Mais j’ai le sentiment qu’il ne nous a pas manqué grand-chose.»
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La résilience à la française depuis le début de la compétition. La première période en était une nouvelle parfaite démonstration. Après un premier quart d’heure éblouissant sur le plan offensif de la part des Danois (7-12), à l’image d’un Simon Pytlick insaisissable arrière gauche, les Bleus relevaient la tête. Emmenés par un Nedim Remili véritable chef d’orchestre de son équipe, les Français commençaient leur remontada avant la pause. Il ne leur manquait que quelques secondes pour réussir à égaliser face à des Scandinaves nettement moins resplendissants (15-16). La conséquence, sans aucun doute, du manque de turn-over pratiqué par le sélectionneur danois, qui tirait encore et toujours sur les mêmes. Mais aussi talentueux soit-il, Mathias Gidsel finissait par piocher un peu physiquement après une si longue compétition.
Le festival de Lauge Schmidt
Néanmoins, le problème de la défense demeurait central pour les hommes de Guillaume Gille. Avec une arrière-garde plus étagée et plus agressive sur les artistes adverses, les Bleus paraissaient en mesure de poser davantage de difficultés aux doubles tenants du titre. Mais il manquait quelques arrêts de gardiens en plus, ce dont avait bénéficié le Danemark en début de match avec Niklas Landin. Dès la reprise, Dika Mem égalisait (16-16) et tous les supporters français se prenaient à y croire. Sauf que le Danemark avait de la ressource. Notamment un joueur, Rasmus Lauge Schmidt, qui n’avait pas posé un pied sur le parquet en première période et qui allait s’avérer être l’un des principaux bourreaux des Français. Avec 10 buts en seulement 26 minutes de jeu, le demi-centre scandinave a été simplement extraordinaire. Et le gardien remplaçant Kevin Möller a réalisé les parades qu’il fallait…
«Il nous a manqué beaucoup de choses sur cette finale», reconnaissait après-coup le sélectionneur hexagonal Guillaume Gille. «Notre entame de match ne nous permet pas de poser les bases de notre jeu, et cela a mis les Danois dans leur zone de confort. Nous avons néanmoins eu les ballons pour les inquiéter en seconde période, mais nous ne les avons pas bien exploités. Certains coups de sifflet des arbitres n’ont pas été également en notre faveur. Mais il faut reconnaître que nous avons été un ton en dessous sur ce match.» Comme un symbole, pourtant, la France allait parvenir à revenir à deux petits buts seulement à trois minutes de la fin (29-31). Avant qu’un tir raté et une perte de balle ne scellent leur ambition de décrocher une septième étoile (29-34). Néanmoins, en atteignant cette finale malgré d’innombrables blessures – Nikola Karabatic n’aura joué que 16 minutes lors du dernier carré –, l’équipe de France a pris date à un an et demi des Jeux olympiques à Paris.
lefigaro