La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a présenté ses propositions mercredi 1er février pour soutenir l’industrie de l’UE face à la flambée des prix de l’énergie et aux subventions américaines et chinoises.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a proposé mercredi de faciliter les aides d’État pour soutenir la transition verte des industriels européens face aux subventions américaines et chinoises, sans nouveaux financements de l’UE dans l’immédiat.
Ses propositions seront débattues lors d’un sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’UE les 9 et 10 février à Bruxelles, avant des décisions attendues en mars. Outre le volet subventions, elles consistent essentiellement en des redéploiements de moyens existants, un repackaging de mesures qui lui vaut des critiques.
Pour l’instant nous devons travailler avec ce dont nous disposons déjà et concentrer cet argent sur les technologies propres, a fait valoir Ursula von der Leyen, tout en ouvrant la porte à un fonds de souveraineté européen, qui sera proposé avant l’été et permettrait à moyen terme d’investir dans la recherche ou le capital d’entreprises stratégiques.
Autoriser les aides d’État pour la transition verte
Le plan de la Commission prévoit de donner plus de flexibilité aux États membres dans l’octroi d’aides aux entreprises impliquées dans les énergies renouvelables (solaire, éolien…) et la décarbonation de l’industrie (hydrogène, électrification, efficacité énergétique…). Certains investissements dans de nouvelles usines pourront notamment être soutenus par des avantages fiscaux.
Le ministre français de l’Économie Bruno Le Maire s’est félicité de propositions fortes qui vont dans le sens de ce que demande Paris. Son homologue allemand a salué une très bonne proposition.
Les deux responsables se rendront à Washington le 7 février négocier des aménagements au plan de soutien protectionniste à 370 milliards de dollars décidé par l’administration américaine l’été dernier. Le paquet d’Ursula von der Leyen représente une tentative de réponse, controversée parmi les Vingt-Sept et au sein même de la Commission.
Division au Conseil sur le fonds de souveraineté
Le carcan des subventions nationales est déjà assoupli depuis le début de la pandémie en 2020. L’ouvrir encore risque de profiter aux grands pays riches, essentiellement l’Allemagne et la France, qui pourraient favoriser de façon excessive leurs entreprises au détriment de leurs concurrentes de l’UE. Toute action que nous prenons doit préserver l’intégrité du marché unique, a souligné la commissaire à la Concurrence Margrethe Vestager, précisant que les assouplissements devaient être temporaires et ciblés.
ouest-france