Le carburant de la station-service était frelaté, pannes en série à la sortie de l’hypermarché

Une vingtaine d’automobilistes ont dû amener leur voiture au garage après avoir fait le plein dans une station-service Casino de Fenouillet (Haute-Garonne), le mois dernier. Le carburant qu’ils venaient d’acheter était frelaté. Si l’hypermarché reconnaît sa responsabilité, les clients lésés attendent toujours d’être dédommagés.

Le carburant de la station-service était frelaté, pannes en série à la sortie de l’hypermarché
Mercredi 7 décembre 2022, une vingtaine d’automobilistes sont tombés en panne après avoir fait le plein au Casino Hyperfrais de Fenouillet (Haute-Garonne), rapporte La Dépêche. Il faut dire qu’ils n’avaient pas rempli leur réservoir avec du carburant tout à faire ordinaire. En effet, celui-ci contenait de l’eau, un mélange qui saccage les moteurs.

« J’ai senti que ma Renault n’avait pas de reprise »
« J’ai pris de l’essence et je me suis garée sur le parking du centre commercial pour aller faire des courses dans la galerie marchande. C’est quand je suis repartie que j’ai senti que ma Renault n’avait pas de reprise. Elle s’est mise à brouter, elle n’avait plus d’accélération et s’est finalement arrêtée », raconte l’une des automobilistes qui s’est fait avoir.

C’est au milieu de la Nationale 20 que sa voiture a décidé de lâcher. Pas d’autre choix que de la pousser sur le bas-côté et d’appeler le dépanneur.

Pannes en série
« Sur le moment, je me suis dit que je m’étais trompée à la pompe et que j’avais confondu avec du diesel, mais avec le ticket de caisse, j’ai compris que ça ne venait pas de là ». L’automobiliste contacte la station-service, qui lui confie qu’elle n’est pas la seule dans cette situation.

« On nous a dit qu’on nous rappelait, mais on n’a eu personne », s’indigne la conductrice, qui recontacte l’hypermarché dès le lendemain. A l’accueil, on lui indique seulement qu’un expert s’est rendu sur place pour tenter de trouver la source du problème. Les jours passent, mais la conductrice n’a toujours pas de nouvelles.

1 300 € de frais de garagiste
Entre-temps, elle dépose sa voiture neuve achetée un mois plus tôt chez le garagiste. Le professionnel identifie rapidement le problème : le carburant mis dans la voiture contenait de l’eau.

Un plein qui aura coûté particulièrement cher à l’automobiliste. Entre la vidange du réservoir, le changement de pompe et des bougies, celle-ci en a « eu pour 1 300 € et j’ai récupéré mon véhicule 15 jours plus tard. C’est long quand on n’a pas d’autre moyen de locomotion ».

‘Il a fallu que je harcèle l’assurance »
Le lundi, elle reçoit un coup de fil. Les conclusions de l’expertise, réalisée quelques jours plus tôt, ne seront pas rendues avant un mois.

Mais cela ne suffit pas à la conductrice, qui souhaite savoir quand et comment elle sera dédommagée. A force de persévérance, elle finira par apprendre qu’un assureur indemnisera les victimes.

« J’ai eu beaucoup de chance, comparé à tous les plaignants qui n’ont toujours pas eu de réponses. Mais il a fallu que je harcèle l’assurance pour qu’ils me répondent et me disent que je pouvais engager les travaux et qu’ils seraient remboursés. »

Casino ne remboursera que le plein
En attendant d’être remboursés des frais engagés pour la réparation de leur voiture, les automobilistes ont dû prendre à leur charge les autres dépenses réalisées dans le cadre de leur mésaventure, comme la location d’une voiture pour se rendre au travail, par exemple.

« Là, on m’a dit ‘voyez avec Casino’… qui m’a juste confirmé que le plein me serait remboursé. Mais encore une fois, j’ai l’impression d’être une grande privilégiée, parce que j’ai eu contact avec d’autres victimes et elles étaient en pleurs, sans solution, dans une situation désastreuse. »

Une infiltration d’eau dans la cuve d’E95
Contactée par La Dépêche, la direction de la communication du groupe Casino a assuré que ce n’était plus qu’une question de jours avant que les dossiers de ces clients finissent d’être traités. Deux mois plus tard donc… Des délais de traitement qui auraient été allongés par les pourparlers entre l’entreprise gestionnaire de la station-service et celle responsable de l’approvisionnement en carburant.

Et d’où venait l’eau contenue dans le carburant finalement ? Elle se serait infiltrée dans la cuve d’E95. En cause : un défaut d’étanchéité, dû à « un joint défectueux », a expliqué Casino.

francelive

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