Avec ces nouvelles sanctions, les États-Unis veulent la fin de Huawei

Les tensions remontent d’un cran entre Huawei et les États-Unis. L’administration Biden cherche à durcir le ton et pourrait éjecter le constructeur chinois du marché du smartphone.

Nouveau coup dur pour Huawei est son activité de smartphone. Selon les informations du Financial Times, l’administration américaine travaille sur de nouvelles mesures contre le groupe chinois. Depuis 2019 et des accusations d’espionnage, Huawei est dans le viseur des États-Unis et la situation ne s’arrange pas. Présent sur l’entity list, le constructeur chinois n’a officiellement plus le droit de travailler avec des entreprises américaines.

Le cas le plus emblématique est l’interdiction de collaborer avec Google, empêchant Huawei de proposer les services mobiles Google sur ses appareils. C’est aussi cette mesure qui explique pourquoi Huawei n’est toujours pas en mesure de proposer des téléphones compatibles 5G. Une situation compliquée pour l’ancien géant du smartphone, qui a finalement décidé de vendre Honor. L’ancienne sous-marque reprend d’ailleurs des couleurs et affiche de belles ambitions pour 2023.

À l’inverse, l’année s’annonce compliquée pour son ancienne maison mère. Jusqu’à présent, Huawei bénéficiait d’une certaine tolérance et du système des licences pour travailler avec des entreprises américaines. Privé des dernières technologies comme la 5G, le groupe chinois pouvait encore obtenir des composants clés pour ces produits. Ainsi, une dérogation permet encore à Huawei d’obtenir des processeurs Intel et AMD ou encore des puces 4G de Qualcomm et de proposer Windows. Des technologies américaines qui permettent à Huawei de se maintenir sur les marchés de la téléphonie et du PC.

Nouveau coup de massue pour Huawei

Du côté de l’administration américaine, on souhaite simplement que ces produits ne soient pas liés à des problèmes de sécurité ou d’espionnage. Une bonne nouvelle pour les entreprises américaines et pour Huawei, mais cette entente pourrait brusquement se terminer. Le Financial Times ainsi que l’agence Reuters et Bloomberg assurent que les États-Unis sont prêts à serrer la vis et mettre fin aux accords de licences.

“Plusieurs personnes au courant des discussions au sein de l’administration ont déclaré que le département du commerce avait notifié à certaines entreprises qu’il n’accorderait plus de licences à aucun groupe exportant des technologies américaines à Huawei “, explique le Financial Times.

Une fois de plus, Huawei est un dommage collatéral des tensions croissantes entre Washington et Pékin. Cette mesure risque d’ailleurs de sonner comme un coup de grâce pour le géant chinois. En refusant d’accord des licences, les États-Unis priveraient Huawei de puces 4G, de composants pour le wifi (6 et 7). L’intelligence artificielle et les technologies liées au cloud seraient aussi concernées.

Cette affaire intervient juste après la décision des Pays-Bas et du Japon de durcir leur politique d’exportations de semi-conducteurs. Après des mois de négociations, les deux pays rejoignent finalement les États-Unis. Pour la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, les États-Unis abusent de la notion de sécurité nationale pour s’en prendre aux entreprises chinoises de manière déraisonnable. Elle affirme que cette mesure “va à l’encontre des principes de l’économie de marché et des règles du commerce international et de la finance, porte atteinte à la confiance de la communauté internationale dans l’environnement commercial américain et constitue une hégémonie technologique flagrante.” En attendant, Huawei n’a sans doute pas dit son dernier mot et pourrait poursuivre sa diversification.

Financial Times

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