L’Europe va mettre en place dès 2026, un passeport batterie pour tracer la fabrication et les performances des voitures électriques.
Les véhicules électriques, c’est le futur. Du moins celui que le marché de l’automobile nous promet depuis quelques années. D’ici 2035, les voitures thermiques seront interdites en Europe. Pour préparer au mieux la transition énergétique dont il rêve, le vieux continent ambitionne notamment d’apporter plus de transparence et de suivi au marché de l’électrique.
Plus de transparence pour les batteries
D’ici à 2026, un passeport batterie devra être intégré à chaque véhicule électrique en circulation dans l’Union européenne. Ce dernier prendra la forme d’un QR Code, et devra être apposé sur chaque voiture neuve. Il permettra entre autres de rassembler tout un tas de données concernant la fabrication et l’historique de l’appareil. On retrouvera par exemple la provenance des matériaux utilisés, l’identification des acteurs impliqués dans la fabrication de la batterie, mais aussi ses performances en matière de durabilité. Le poids et la composition chimique exacte de chaque batterie seront aussi renseignés, de même que son historique de fabrication complet.
Le projet est inédit, et intéressant sur plusieurs aspects : non seulement le passage au tout électrique promet de réduire l’impact environnemental lié au transport routier en Europe, mais en plus cette transition sera aussi l’occasion d’apporter davantage de suivi et d’éthique à un marché souvent pointé du doigt pour son inaction climatique.
Pourquoi la fabrication des batteries pose problème ?
Au cours de sa vie, une voiture électrique consomme 3 à 4 fois moins de CO2 que son équivalent thermique. L’intérêt de ce type de véhicules n’est plus à prouver, mais cela ne signifie pas qu’ils sont exempts de défauts. En effet, c’est au cours de leur fabrication que les batteries émettent le plus de gaz à effet de serre. Avant même leur sortie de l’usine, ces dernières enregistrent déjà une lourde dette, entre 5 et 15 tonnes de CO2, estiment les études.
Plusieurs raisons viennent expliquer cela, à commencer par les conditions de fabrication des batteries, qui nécessitent des chauffes à plus de 400°C dans des fours spéciaux. En plus de son impact carbone, une batterie électrique nécessite également l’extraction de métaux rares, comme le cobalt et le lithium. Leur approvisionnement pose de nombreuses questions éthiques, notamment sur “les problèmes de travail des enfants et de violations des droits de l’Homme“, alerte la Global Battery Alliance.
L’intérêt du passeport batterie est donc tout trouvé. Dès le 1er juillet 2024, les constructeurs automobiles auront l’obligation de déclarer chacune de leurs batteries, en y ajoutant des spécifications techniques sur l’empreinte carbone et le processus de fabrication. Moins de deux ans plus tard, les véhicules électriques devront aussi arborer une vignette indiquant leur classe de performance énergétique, similaire à celles qu’on retrouve déjà sur les réfrigérateurs ou les lave-linges. Ce n’est qu’à partir de 2027 que les seuils d’empreinte carbone maximum seront fixés.
GBA