Netflix fait appel à l’IA pour un court-métrage, mais s’attire les foudres des artistes.
L’intelligence artificielle s’invite partout. Depuis quelques semaines, c’est le générateur de texte ChatGPT qui fait particulièrement parler de lui. Du côté de l’image, les outils comme DALL-E et MidJourney ont aussi eu droit à leur quart d’heure de gloire. Avec des outils basés sur l’apprentissage automatique, ces plateformes sont capables de donner naissance à des clichés plus ou moins réalistes à partir de plusieurs mots. Si la démarche est assez fascinante pour qui aime les nouvelles technologies, elle inquiète aussi largement les artistes qui y voient une menace pour leurs activités.
Les logiciels propulsés par l’IA posent notamment des problèmes de droits d’auteur, particulièrement lorsqu’un utilisateur souhaite une image inspirée du style d’un autre artiste. À titre d’exemple, si vous souhaitez obtenir une peinture dans le style de Picasso, et l’utilisez pour générer du profit, une somme pourrait-elle revenir aux ayant-droits du peintre ? L’intelligence artificielle menace également les emplois de nombreux créatifs, qui craignent d’être peu à peu remplacés par des machines. Netflix vient de leur donner une nouvelle occasion de s’inquiéter en dévoilant son premier programme généré par l’intelligence artificielle.
IA + Humain
Plus tôt cette semaine, Netflix Japan a partagé une vidéo générée en partie grâce à l’intelligence artificielle. Sur sa chaîne YouTube, la plateforme de streaming dévoilait The Dog & The Boy, une touchante fable sur l’amitié qui unit un jeune garçon à son compagnon robotique. Si l’histoire et les dessins principaux ont bien été créés de la main de l’homme, Ryotaro Makihara pour le storyboard et Mathias Demongeot pour les Character Design, les fonds proviennent de l’imagination d’une intelligence artificielle. Le processus de création de ces toiles de fond est d’ailleurs détaillé à la fin de la vidéo.
On y apprend que des premiers croquis ont servi à l’élaboration d’un décor plus poussé. Grâce à un logiciel reposant sur l’IA, cette image a été affinée au fur et à mesure avant qu’un humain ne vienne mettre une touche finale. En théorie, le procédé n’est donc pas si inquiétant. Ce qui n’a néanmoins pas vraiment plu aux artistes sur Twitter, c’est l’absence de mention de l’artiste qui a participé à l’élaboration de ces décors. Le générique stipule ainsi que les arrière-plans ont été imaginés par “IA (+Humain).”
Le mauvais timing
L’expérience de Netflix, en plus d’accentuer les tensions qui entourent déjà l’arrivée de ces nouvelles technologies, tombe assez mal. Il y a quelques mois, la division Animation de la plateforme américaine annonçait se séparer de trente de ses employés. Des départs qui s’accompagnaient d’une nouvelle politique en termes d’animation pour le géant du streaming. Plutôt que de multiplier les projets, le N rouge préférait réduire ses effectifs et centraliser ses investissements pour gagner en rentabilité.
Mashable