Pour fidéliser les talents, l’expérience collaborateur devient un moteur essentiel. L’enquête du Top Employers Institute le démontre.
En période post-confinement, le futur du travail se limitait presque uniquement à une alternance entre le temps en présentiel et en distanciel. Ce n’est plus vraiment le cas. Les entreprises semblent clairement se saisir des enjeux qui préoccupent les salariés et font preuve de créativité dans leur proposition pour apporter de la valeur ajoutée.
C’est le constat de Top Employers Institute, l’organisme international qui audite les pratiques RH des entreprises. Il en a certifié 99 cette année en France, dont Airbus, Alstom, BNP Paribas Real Estate, Bouygues Energies & Services, Groupe Casino Enseignes, La Poste, Randstad France ou encore Veepee (entreprise de commerce électronique). « Pour retenir leurs talents, les dirigeants s’adaptent davantage à ce qu’ils attendent. Ce qui se dessine, c’est une personnalisation de l’expérience collaborateur au quotidien », analyse Vincent Binetruy, Directeur France du Top Employers Institute. Cette année, plus des trois quarts des entreprises auditées organisent le travail différemment et de façon à ce que les salariés ne soient ni à 100 % à distance ni à 100 % au bureau.
Des attentes très précises
Cette personnalisation va au-delà de l’autonomie et de la flexibilité, elle concerne également le bien-être. 70 % des Top Employers France confient vouloir chercher les besoins réels de leurs collaborateurs en matière d’équilibre entre vie professionnelle et personnelle, mais aussi leur santé mentale.
« Le quiet quitting (démission silencieuse) » est un vrai risque pour les organisations. Tenir compte des attentes en matière de bien-être leur permet de s’assurer de l’engagement des salariés », estime le Directeur France du Top Employers Institute. Dans un souci d’attractivité et de fidélisation, les organisations proposent des formations de plus en plus personnalisées en fonction du niveau de connaissance de chaque salarié et de son souhait d’évolution.
En d’autres termes, elles mettent le collaborateur au cœur du réacteur. Un positionnement revendiqué par les jeunes générations, pour qui la possibilité d’un développement personnel est l’un des critères majeurs dans le choix d’une entreprise.
Du micro-apprentissage à l’intelligence artificielle
Près des deux tiers des dirigeants font en sorte que des contenus de micro-learning, à savoir des capsules d’apprentissage très courtes de 3 à 5 minutes, soient intégrés dans les activités quotidiennes de leurs équipes. Celles-ci les consomment au gré de leurs besoins et selon des ordres différents pour ainsi construire elles-mêmes leur plan de formation.
Ainsi, l’usage de l’intelligence artificielle, qui met à disposition du contenu lié à la problématique actuelle du salarié, fera bientôt, pour certaines entreprises, quasiment partie intégrante du quotidien.
Pour autant, il reste encore des progrès à réaliser. Selon les audits menés par Top Employers Institute, seulement 22% des entreprises allouent des budgets individuels de formation à leur personnel pour qu’il puisse choisir les thématiques sur lesquelles il veut être formé.
En se préoccupant de l’individualité du salarié, de son besoin, de ses attentes, les équipes se sentent respectées dans leur singularité, tout en étant embarquées dans un projet collectif.
leparisien