Candidate à l’adhésion à l’UE, l’Ukraine accueille ce vendredi un sommet avec des représentants européens, « symbole fort » selon la Commission du soutien des vingt-sept face à l’offensive de la Russie, qui a récemment regagné du terrain à l’Est.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen est arrivée jeudi à Kiev, accompagnée du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell et d’une quinzaine de commissaires européens.
« C’est bon d’être de retour à Kiev, ma quatrième fois depuis le début de la guerre et cette fois-ci avec mon équipe de commissaires », a-t-elle tweeté. « Nous sommes là ensemble pour montrer que l’UE se tient fermement aux côtés de l’Ukraine ».
Good to be back in Kyiv, my 4th time since Russia‘s invasion.
This time, with my team of Commissioners.
We are here together to show that the EU stands by Ukraine as firmly as ever.
And to deepen further our support and cooperation. pic.twitter.com/zf8fvoNKnG
— Ursula von der Leyen (@vonderleyen) February 2, 2023
Le président du Conseil européen Charles Michel est également attendu, pour des discussions qui aborderont notamment les démarches en vue d’une adhésion de l’Ukraine à l’UE, un processus ardu que Kiev entend accélérer.
La livraison à l’Ukraine des chars Leopard et Abrams, un « défi logistique »
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé que son pays méritait de commencer dès « cette année » les pourparlers concernant l’entrée dans l’Union européenne, à laquelle le pays candidate officiellement depuis juin 2022.
« Chaque pas en direction d’une plus grande intégration de l’Ukraine à l’UE est une source d’inspiration pour notre peuple », a-t-il plaidé, estimant que la pression internationale sur la Russie devrait encore croître.
A Kiev, Ursula von der Leyen a assuré travailler à de nouvelles sanctions contre la Russie pour le 24 février, date du premier anniversaire de l’opération militaire. Elle n’a pas donné le détail de ses intentions pour ce dixième paquet, mais a assuré que le pays devrait « payer pour les destructions qu’il a causées ».
Elle a estimé que les mesures punitives prises depuis un an ont déjà fait reculer l’économie russe d’ »une génération », notant que le plafonnement du prix du pétrole russe exporté à 60 dollars le baril coûtait à Moscou 160 millions d’euros par jour.
Se venger de « l’Europe libre »
Un peu plus tôt, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, avait brocardé la présidente de la Commission européenne, l’accusant de vouloir anéantir son pays et la comparant aux nazis.
S’exprimant pendant les cérémonies pour le 80e anniversaire de la victoire soviétique à Stalingrad, le président russe Vladimir Poutine a établi un nouveau parallèle entre l’offensive de la Russie contre son voisin et la Seconde Guerre mondiale, voyant dans la fourniture de chars allemands à l’Ukraine une répétition de l’Histoire.
« C’est incroyable mais des chars allemands Leopard nous menacent à nouveau », a martelé Poutine, qui s’exprimait de Volgograd (ex-Stalingrad, sud-ouest), avant d’ajouter: « Nous avons de quoi répondre et ça ne se limitera pas à des blindés ».
Dans la foulée, son porte-parole Dmitri Peskov a précisé que la Russie userait de tout son potentiel pour répliquer aux livraisons d’armes occidentales.
Les Occidentaux avaient finalement accepté d’envoyer des chars lourds à l’Ukraine, des Leopard de conception allemande, des Abrams américains et des Challenger britanniques, après de longues tergiversations par crainte de provoquer une aggravation du conflit.
Mais Kiev n’a pas obtenu pour l’instant les missiles de haute précision d’une portée de plus de 100 km dont l’armée dit avoir besoin pour frapper les lignes logistiques russes.
Au cours d’une conférence de presse en compagnie de von der Leyen, Zelensky a estimé jeudi que la Russie préparait une nouvelle attaque d’envergure.
« La Russie est en train de concentrer ses forces, nous le savons tous. Elle veut se venger non seulement de l’Ukraine mais aussi de l’Europe libre », a-t-il assuré.
Après une série d’humiliants revers à l’automne, le Kremlin a mobilisé des centaines de milliers de réservistes et a multiplié ses attaques terrestres, en particulier dans l’Est.
Les forces Russes ont remporté quelques succès sur le champ de bataille autour de Bakhmout, qu’elles tentent de conquérir depuis l’été.
hespress