La Bourse de Paris baissait de 0,60% vendredi, après une nette progression la veille, les résultats moins bons qu’attendu des géants technologiques américains ayant provoqué un changement d’humeur des investisseurs.
L’indice vedette CAC 40 reculait de 42,87 points à 7.123,10 points vers 10H00 (09H00 GMT). Jeudi, la cote parisienne a gagné 1,26% et atteint un plus haut depuis un an, après les annonces des banques centrales.
Les publications des trois géants de la tech américaine ont déçu et ramené les investisseurs à la réalité d’une conjoncture économique difficile, caractérisée par un ralentissement de l’activité, une inflation encore élevée et l’impact d’un an de hausses brutales des taux d’intérêt.
Apple et Alphabet ont vu leurs revenus et bénéfices reculer, tandis qu’Amazon s’est montré prudent dans ses prévisions.
« Dans l’ensemble, la réaction initiale du marché aux chiffres d’hier (jeudi) soir semble décevante et pourrait » entraîner d’autres actions liées au secteur technologique à la baisse, comme les semi-conducteurs, explique Michael Hewson, analyste de CMC Markets. « Mais nous devrions également nous rappeler que les trois sociétés ont enregistré des gains importants jusqu’à présent cette année », relève-t-il.
De plus, les indices boursiers ont nettement progressé jeudi, ce qui incite certains investisseurs à prendre leurs bénéfices.
Jeudi a été « une fantastique journée pour les actions, car le ton moins restrictif que prévu des réunions de la Banque centrale européenne (BCE) et de la Banque d’Angleterre (BoE) s’est ajouté à l’optimisme qui a suivi la mention du +processus désinflationniste+ du président de la Réserve fédérale (Fed) Jerome Powell la veille », résume Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank. A cela vient d’adjoindre la forte hausse de Meta après ses résultats.
Les taux obligataires ont chuté jeudi après ces annonces de politique monétaire, le marché semblant miser sur la fin prochaine du cycle de hausse des taux. Vendredi, ils remontaient légèrement dans la zone euro.
Au rang des indicateurs macroéconomiques, la production industrielle française a crû de 1,1% en décembre par rapport à novembre, un deuxième mois consécutif de hausse de l’indicateur dû à un net regain de production (+6%) dans la branche des industries extractives, de l’énergie et de l’eau, selon l’Insee.
Les investisseurs attendent aussi vendredi le rapport sur l’emploi américain, dont les chiffres sont scrutés par la Réserve fédérale qui considère que la dynamique actuelle des salaires et le faible taux de chômage constituent un risque pour l’inflation.
Sanofi déçoit
L’action du laboratoire français Sanofi chutait de 3,65% à 83,57 euros, après la publication de ses résultats 2022 qui ont révélé un chiffre d’affaires en dessous des attentes des analystes.
Kering s’arme d’une division beauté
Le géant mondial du luxe Kering (-0,61% à 588,60 euros) a annoncé la création d’une division « Beauté » pour développer cosmétiques et parfums, un secteur désormais « stratégique » pour le groupe français.
AFP