L’année 2021 a été une année très fructueuse pour la monnaie électronique dans la zone UEMOA. Selon le dernier rapport de la BCEAO sur l’évolution des services financiers numériques au titre de l’année 2021, la monnaie électronique a permis aux populations et aux entreprises, pendant et après la pandémie liée au coronavirus, d’accéder aux outils nécessaires pour faire face aux difficultés économiques, se construire ou maintenir une santé financière.
D’après le rapport , la monnaie électronique a fait un bond très significatif avec l’avénement des fintech. Cela s’explique par la volonté de la Banque Centrale de promouvoir le développement d’innovations qui favorisent des changements de comportements et prennent en compte les besoins du marché. L’institution avait mis en place un Bureau de Connaissance et de Suivi des FinTech de l’UEMOA (BCSF-UEMOA) en novembre 2021, à la suite de la création du Comité FinTech en février 2020. Dans ce cadre, l’Institut d’émission a réalisé un recensement des FinTech de l’UEMOA, dont le nombre est ressorti à 179 à fin 2021. La BCEAO a également organisé des échanges périodiques avec ces entreprises de technologie financière et un atelier régional d’échanges en leur intention en juillet 2021.
Quarante (40) initiatives d’émission de monnaie via la téléphonie mobile ont été enregistrées dans l’Union au 31 décembre 2021. Deux (2) nouveaux produits ont été approuvés par la Banque Centrale, notamment Moov Money et Zelia dont les agréments et les avis favorables ont été accordés respectivement à la société MOOV MONEY du Bénin et à la BSIC du Mali.
Avec 26 offres, les partenariats entre les banques et les FinTech constituent la majorité des initiatives. Les établissements de monnaie électronique sont au nombre de 13, tandis qu’une seule initiative est enregistrée au titre du secteur de la microfinance.
En outre, les requêtes auprès de la Banque Centrale pour l’émission de la monnaie électronique se sont renforcées, passant de 9 dossiers traités en 2020 à 16 en 2021.
AU TITRE DE L’ACCÈS
Le nombre de points de services a progressé de 30%, pour s’établir à 1 392 899 à fin 2021. De même, le nombre de comptes de monnaie électronique a enregistré une hausse de 39%, passant de 94 millions en 2020 à 131 millions en 2021
Les établissements de électronique (EME) détiennent 60% du nombre total de comptes ouverts, en légère baisse de 0,2% en glissement annuel, au profit des banques qui détiennent désormais 40% des comptes de monnaie électronique dans l’Union.
Sur le plan national, la Côte d’Ivoire, avec 46 millions de comptes, cumule 35% du total de comptes de monnaie électronique dans l’Union. Le Sénégal enregistre une hausse de 63% des souscriptions, suivi de la Guinée-Bissau (30%). Les autres pays, notamment le Niger, le Bénin, le Mali, le Burkina et le Togo affichent des taux de progression relativement modérés, compris entre 13% et 26%
EN MATIÈRE D’UTILISATION
Le taux d’activité est ressorti à 44% en 2021, contre 45% en 2020 et 44% en 2019.
En 2021, les transactions ont progressé de 47% en volume et de 54% en valeur, pour atteindre 5,15 milliards d’opérations pour une valeur 63 895 milliards de FCFA. Une année plus tôt, 3,50 milliards d’opérations, estimées à 41 455 milliards de FCFA, ont été enregistrées. Près de 14 millions d’opérations en moyenne ont été traitées quotidiennement par l’ensemble des plateformes de paiement mobile de l’Union, contre 10 millions en 2020. La valeur moyenne journalière des transactions s’établit à près de 177 milliards de FCFA en 2021, en hausse de 54% par rapport à 2020.
L’offre de services financiers via la téléphonie mobile est restée circonscrite aux services de première génération, avec une prépondérance des opérations de dépôt et de retrait, qui représentent en volume et en valeur respectivement 38% et 63% du total des transactions. La majorité des transactions sont des opérations de retraits d’espèces, soit 85%. S’ensuivent les transferts de personne à personne avec 12% du volume et 20% de la valeur des opérations. Malgré, une hausse de 27% en 2021, les paiements ne représentent que 9% de la valeur des transactions.
Cinq pays totalisent 95% et 96% respectivement du volume et de la valeur des transactions effectuées dans l’UEMOA en 2021. Il s’agit du Mali (11%), du Bénin (18%), du Sénégal (19%), de la Côte d’Ivoire (22%) et du Burkina (25%).
Au Niger et au Togo, des augmentations en volume des transactions de 78% et de 25% ont été relevées. La Guinée-Bissau qui représente 0,85% de la part du marché, a enregistré une hausse de 94% du volume des transactions au titre de l’année 2021. La progression globale des indicateurs indique le renforcement de la contribution du secteur à l’inclusion financière, qui est estimée à 59% pour un taux d’inclusion financière de l’Union de 67% en 2021.
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