Ravagé par des mégafeux, le Chili est en proie à sa plus longue sécheresse depuis 1000 ans

Alors que plus de 40.000 hectares ont déjà brûlé, une nouvelle vague de chaleur, prévue jusqu’à vendredi prochain, fait craindre une extension des incendies. Depuis une quinzaine d’années, les feux extrêmes se répètent tragiquement sur la planète.

Les centaines d’incendies qui font rage dans le centre-sud du Chili depuis près d’une semaine menacent d’autres régions du pays en raison d’une nouvelle vague de chaleur, alertent les autorités du pays. Plus de 40.000 hectares ont déjà brûlé dans les régions de Ñuble et de Biobío, situées à 400 et 500 kilomètres au sud de Santiago. À titre de comparaison, entre janvier et août 2022, sur l’ensemble du territoire français, 62.000 hectares étaient partis en fumée.

Pour le Chili, le spectre des incendies de 2017
En cause, selon l’OMM (Organisation météorologique mondiale), la « méga-sécheresse » qui frappe le Chili depuis une décennie maintenant. Soit la plus longue recensée au cours des 1000 dernières années. Le tout est amplifié par une canicule sans précédent sur une large part du continent sud-américain et des vents violents qui attisent la propagation rapide des flammes. Pour les chiliens, plane le spectre de 2017 : cette année-là, de gigantesques incendies de forêts avaient fait onze morts, 6000 sinistrés, détruit plus de 1500 maisons et dévasté 467.000 hectares. Comme lors de cette catastrophe, les incendies de 2023 ont démarré dans des régions agricoles et forestières avant de se propager vers les zones habitées.

Le bilan au 8 février fait état de 24 morts et 2180 blessés, mais il pourrait encore s’aggraver. Une alerte rouge a été émise dans certains secteurs de la région de Los Rios, dans le sud du Chili, près des villes de Corral et Valdivia et dans la région de la capitale, plus au Nord. Une nouvelle vague de chaleur avec des températures dépassant les 37 degrés Celsius est en effet prévue jusqu’à vendredi prochain.

Les mégafeux, le symptôme d’une « société malade »
Depuis une quinzaine d’années, les feux extrêmes, ou mégafeux, ne sont plus l’exception, et se répètent tragiquement sur la planète, au gré des saisons les plus sèches. Les Etats-Unis et l’Australie ont payé de lourds tributs, mais même l’Europe et la France sont menacées. La répétition de ces feux quasi-inextinguibles a inspiré un essai brûlant à la philosophe Joelle Zask, de l’Université d’Aix-en-Provence, Quand la forêt brûle. Penser la nouvelle catastrophe écologique (éditions Premier parallèle). Il y a deux ans, en janvier 2020, elle alertait déjà sur ce symptôme d’une « société malade ».

sciencesetavenir

You may like