Le président de la République, Macky Sall, a souligné mercredi à Abidjan l’importance de continuer à plaider avec insistance pour la paix compte tenu du contexte conflictuel qui prévaut actuellement dans le monde, avec notamment la guerre en Ukraine.
‘’Hélas, en temps de guerre – et nous sommes en temps de guerre-, l’appel à la paix est généralement peu entendu. C’est pourquoi il faut le répéter tant que tonne le bruit macabre du canon ; tant que la terre est gorgée du sang des innocents ; tant que coulent les larmes des veuves et des orphelins, et que le deuil continue de hanter la quiétude des familles’’, a exhorté le chef de l’Etat, à la cérémonie de remise du Prix Félix Houphouët-Boigny de l’Unesco pour la recherche de la paix.
Venu représenter le parrain, l’ancien président de la République Abdou Diouf, le président Sall considère que cela est l’illustration que ‘’loin d’un simple rituel, cette cérémonie de remise du Prix Félix Houphouët-Boigny est un appel aux dépôt des armes ; un appel à la paix et au vivre ensemble, en Afrique et ailleurs’’.
Il a rappelé l’Acte constitutif de l’UNESCO qui, selon lui, rappelle que si ‘’les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix’’.
Sall a souligné qu’’’en répondant’’ à l’invitation du président ivoirien Alassane Ouattara, il est ‘’également venu [s’] acquitter d’un agréable devoir que [lui ] a confié [son] illustre prédécesseur, le Président Abdou Diouf, parrain du Prix Félix Houphouët-Boigny de l’UNESCO’’.
‘’Le président Diouf empêché, m’a demandé de le représenter pour témoigner de son attachement indéfectible à la mémoire du Président Félix Houphouët-Boigny, et à l’œuvre de paix et d’entente cordiale qu’il a incarnée toute sa vie durant’’, a-t-il expliqué lors de la cérémonie, qui s’est tenue à Yamoussoukro.
Il a rappelé que le 3 février 1992, à l’occasion de la remise du Prix, le Président Diouf déclarait que ‘’l’UNESCO a rendu hommage à l’Afrique toute entière à travers un de ses fils les plus illustres…qui a toujours cru aux vertus du dialogue pour régler les conflits les plus apparemment irréductibles’’.
Il estime qu’’’en ces temps si troubles et si incertains, où s’effilochent les valeurs d’humanité et où le murmure de la paix peine à percer le vacarme de la guerre, nul endroit n’est mieux indiqué que Yamoussoukro pour amplifier et faire entendre le message de Félix Houphouët-Boigny’’.
Une distinction bien méritée pour Angela Merkel
Il considère que ‘’c’est sans doute ce qu’a voulu traduire le Jury, en portant son choix’’ sur Angela Merkel ‘’une citoyenne allemande, qui connait le coût de la guerre, le prix de la paix et la vertu de la liberté’’.
Macky Sall a dit à l’endroit de l’ancienne chancelière allemande, lauréate de la présente édition, qu’elle méritait ‘’ce Prix qui porte le prestigieux nom d’un humaniste’’ comme elle.
‘’Vous méritez ce Prix pour votre parcours de citoyenne d’un pays qui a pu surmonter les ravages de la guerre et de la division, faire la paix, réunifier son peuple et continuer son rayonnement de vieille terre de culture et de civilisation. Vous méritez ce Prix pour votre œuvre de femme d’Etat avisée, qui a toujours su cultiver le dialogue et le compromis, en ayant le sens des enjeux et la vision d’un monde plus humain, plus solidaire et plus accueillant’’, a-t-il vanté.
Il estime que c’est pour cette raison que le Prix Nansen 2022 du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, lui a été ‘’attribué’’, car ayant ‘’ouvert, quelques années plus tôt, les portes de [son] pays à plus d’un million de réfugiés, hommes et femmes de tous âges, fuyant la misère de la guerre.
‘’Poser un tel acte de compassion et de courage, au moment où d’autres se barricadaient derrière des frontières hermétiques, c’est rappeler au monde que le droit d’asile est d’essence universelle, et que l’humanité a un destin commun’’, a-t-il loué.
Il a aussi adressé ses félicitations à Julienne Lusenge, présidente de l’Association Solidarité féminine pour la paix et le développement intégral, ‘’attributaire de la mention d’honneur du jury.’’
Convoquant le poète et conteur Birago Diop, pour qui ‘’les morts ne sont pas morts…’’, il dit espérer que ‘’le sage de Yamoussoukro voit et entend combien nous sommes fiers d’être rassemblés et portés par son souffle de paix, ici dans son royaume d’enfance, pour remettre son prestigieux Prix, et honorer le pacte qui nous lie à lui : un pacte de vie, pour que jamais ne meurt l’espoir de paix’’.
Créé en 1989, le Prix Félix Houphouët-Boigny de l’Unesco pour la recherche de la paix se propose d’honorer chaque année les personnes, institutions ou organismes privés ou publics ayant contribué de manière significative à la promotion, à la recherche, à la sauvegarde ou au maintien de la paix, dans le respect de la Charte des Nations Unies et de l’Acte constitutif de l’UNESCO.
Des personnalités de renommée mondiale se sont vu remettre cette distinction dont les anciens présidents sud-africains Nelson Mandela et Frederik W. De Klerk , ou l’ancien président américain Jimmy Carter entre autres.
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