Crédit Agricole : bénéfice net 2022 en baisse malgré un quatrième trimestre «historique»

Les résultats des caisses régionales ont cependant souffert de la hausse des taux décidée par la BCE pour juguler l’inflation.

Le groupe bancaire français Crédit Agricole a publié jeudi 9 février un bénéfice net en baisse de 10,5% en 2022 à 8,1 milliards d’euros, pénalisé par la guerre en Ukraine, mais il a réalisé un quatrième trimestre «historique», au-dessus des attentes.

Pour Crédit Agricole SA (Casa), l’entité cotée du groupe qui exclut donc les caisses régionales, le bénéfice net s’est établi à 5,3 milliards en 2022, en baisse de 7%. C’est toutefois bien mieux que les consensus d’analystes qui tablaient entre 4,5 et 4,8 milliards, selon les données compilées par Bloomberg et par Factset. «L’activité commerciale a été soutenue ce trimestre dans tous les métiers», a souligné le groupe dans un communiqué, se targuant d’un quatrième trimestre «record» pour Casa, à près de 1,6 milliard d’euros de bénéfice net.

Le bénéfice net sous-jacent (hors éléments exceptionnels) au quatrième trimestre du pôle «gestion de l’épargne et assurance» a progressé de 15,6% sur un an à 705 millions d’euros, et celui du pôle «grandes clientèles», dédié aux grandes entreprises et aux institutions, de 30,2% à 545 millions d’euros. De son côté, l’activité «services financiers spécialisés», qui réunit notamment le crédit à la consommation et le leasing automobile, a progressé sur le dernier trimestre de 14,5% à 198 millions d’euros.

Le produit net bancaire (PNB), équivalent du chiffre d’affaires pour le secteur, a été de 38,2 milliards d’euros sur l’année pour le groupe, en hausse de 3,6% par rapport à 2021, et de 23,8 milliards pour Casa (+5,5%).

Hausse des taux
Casa termine mieux l’année qu’elle ne l’avait commencée puisqu’au premier trimestre 2022, son bénéfice net était en baisse de 47% sur un an. Ce repli s’explique par la guerre en Ukraine – envahie par la Russie le 24 février – et «il s’agit beaucoup plus de provisions que de pertes», autrement dit d’argent mis de côté par précaution, a souligné le directeur général Philippe Brassac, à la presse en commentant les résultats annuels.

L’année 2022 a été marquée par une hausse du coût du risque – à savoir les sommes prévues pour faire face à une potentielle hausse des crédits impayés – d’environ 32% sur un an pour l’ensemble du groupe, à 2,9 milliards d’euros. Crédit Agricole SA prévoit le versement d’un dividende de 1,05 euro par action au titre de l’année 2022, comme l’année précédente, qui comprenait notamment 20 centimes «au titre du dividende 2019» qui n’avait pas pu être versé. La Banque centrale européenne (BCE) avait demandé aux banques de faire preuve de modération pendant la première vague de Covid-19 en Europe.

Les résultats des caisses régionales ont cependant quelque peu souffert de la hausse des taux décidée par la BCE pour juguler l’inflation et qu’elles n’ont pas répercuté totalement sur leurs clients à ce stade. Le bénéfice net des caisses a baissé d’environ 17% sur un an à presque 2,6 milliards d’euros en 2022 et d’environ 51% au quatrième trimestre comparé à l’année précédente, à 462 millions d’euros.

Trois opérations ont marqué l’année de la banque: le partenariat avec le constructeur automobile Stellantis dans la location longue durée, l’acquisition des activités européennes de conservation de titres de Royal Bank of Canada et le partenariat dans l’assurance dommage et la santé avec l’italien Banco BPM. «Tout ceci produira évidemment du résultat dans le temps», a souligné M. Brassac, indiquant que le groupe attendait 150 millions d’euros de bénéfice net supplémentaire de ces trois opérations d’ici 2026. En revanche, concernant l’intérêt de Crédit Agricole pour Orange Bank – que l’opérateur téléphonique souhaite céder – dont la presse s’est récemment fait l’écho, l’établissement a refusé de commenter.

lefigaro

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