Londres estime que la fusion Microsoft-Activision risque de nuire aux consommateurs

Le régulateur britannique estime que cette alliance «pourrait se traduire par des prix plus élevés, moins de choix et moins d’innovation pour les joueurs britanniques».

La fusion entre le géant informatique américain Microsoft et l’éditeur américain de jeux vidéo Activision Blizzard pourrait nuire aux consommateurs, estime le régulateur britannique de la concurrence (CMA), selon les résultats préliminaires d’une enquête publiés mercredi.

La «CMA conclut de manière préliminaire que l’acquisition d’Activision proposée par Microsoft pourrait se traduire par des prix plus élevés, moins de choix et moins d’innovation pour les joueurs britanniques», détaille la CMA dans un communiqué, ce qui laisse entendre qu’elle pourrait ultérieurement prendre des mesures contrariant cette fusion.

Inquiète des conséquences de cette opération sur le marché britannique, la CMA avait annoncé mi-septembre l’ouverture d’une enquête approfondie sur le rachat, annoncé début 2022, d’Activision Blizzard par Microsoft. Dans son communiqué mercredi, la CMA dit que les conclusions préliminaires de son enquête montrent que le rachat d’un des éditeurs de jeux les plus importants du monde «renforcerait la position forte et réduirait de manière importante la concurrence comparée à celle que Microsoft affronterait sans cela dans le marché des jeux dématérialisés au Royaume-Uni».

«Cela pourrait altérer l’avenir du secteur des jeux, et potentiellement nuire aux joueurs britanniques, en particulier ceux qui ne veulent pas acheter une console ou un ordinateur de jeux coûteux», ajoute la CMA. Le régulateur britannique pourrait ultérieurement décider de mesures correctives comme des cessions partielles d’actifs, voire décider une interdiction pure et simple de l’opération.

Le rachat d’Activision Blizzard, qui édite notamment les succès «Call of Duty», «World of Warcraft» et «Candy Crush», par Microsoft pour la somme record pour le secteur de 69 milliards de dollars, donnerait naissance au troisième plus gros acteur de l’industrie vidéoludique en matière de chiffre d’affaires, derrière le groupe chinois Tencent et le japonais Sony, fabricant de la PlayStation.

Outre le Royaume-Uni, les États-Unis et l’Union européenne s’inquiètent de cette mégafusion. L’autorité américaine de la concurrence (FTC) a lancé en décembre des poursuites pour bloquer l’opération et l’UE a ouvert une enquête pour savoir si cette acquisition rendrait les jeux d’Activision exclusifs à la Xbox, la console de jeux commercialisée par Microsoft.

afp

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