Le PDG d’EDF, Luc Rémont, a été interpellé jeudi sur les retraites et l’avenir du groupe par une centaine de salariés rassemblés devant la centrale nucléaire de Golfech (Tarn-et-Garonne), a constaté l’AFP.
Luc Rémont, qui visitait Golfech comme d’autres sites depuis sa prise de fonction le 23 novembre, a été accueilli à son arrivée par ces salariés rassemblés à l’appel des syndicats CGT, FO, CFE CGC, Sud énergie et CFDT.
« Concernant la réforme des retraites, les électriciens et gaziers seront dans la lutte jusqu’au retrait complet de celle-ci, y compris évidemment la suppression de notre régime dit spécial, mais qui est surtout un régime pionnier », lui a alors déclaré au nom des salariés Thomas Bozonnet, de la coordination FNME-CGT Midi-Pyrénées.
Ce représentant de la Fédération nationale des mines et de l’énergie a ensuite détaillé les revendications des secteurs du groupe, soulignant le « programme progressiste de l’énergie » de la FNME.
Luc Rémont a répondu avoir « bien écouté ». « Il y a des messages que j’ai déjà reçus. Je répondrai à l’intersyndicale tout à l’heure lors d’une discussion qui sera sur le site d’EDF. Je vous remercie d’être venus ce matin. On est tous là pour faire réussir l’entreprise », a-t-il affirmé, en allusion à une réunion avec les syndicats prévue à la mi-journée.
Thomas Bozonnet a exprimé les inquiétudes des salariés auprès de la correspondante de l’AFP sur place: « L’étatisation d’EDF est toujours en cours. L’Etat est en train de racheter progressivement l’ensemble des actions. Ce n’est pas du tout une nationalisation ».
« Là, l’Etat va être actionnaire unique d’une société anonyme, donc il pourra faire ce qu’il veut. On redoute qu’il vende les filiales les plus rentables », a-t-il ajouté, défendant « l’accès à l’énergie pour tous » par un programme de « sortie de l’énergie du marché ».
A propos des retraites, il a dit espérer que Luc Rémont bénéficie « d’une oreille attentive » au sommet de l’Etat, au moment où le gouvernement veut relancer la filière nucléaire, et plaide pour tirer « le régime général vers les régimes spéciaux » plutôt que de les supprimer, arguant de « tirer vers le haut plutôt que vers le bas ».
La centrale de Golfech, construite dans les années 1980 et dont un des réacteurs est à l’arrêt pour réparations, a valu à EDF une condamnation pour « fautes » civiles par la cour d’appel de Bordeaux en septembre, suite à des rejets radioactifs en 2016.
AFP