L’armée américaine a abattu dimanche un nouvel « objet » volant, cette fois au-dessus du lac Huron, près de la frontière canado-américaine. Il s’agit du troisième « objet » à être abattu en trois jours par les Américains dans leur pays et au Canada voisin, et le quatrième en moins de dix jours.
C’est le troisième « objet » à être abattu en trois jours par les Américains dans leur pays et au Canada, et le quatrième en moins de dix jours en comptant le ballon chinois décrit par Washington comme un engin d’espionnage et visé par un missile le 4 février après avoir survolé une partie des États-Unis.
Avec cette nouvelle, la pression s’accroît encore davantage sur l’administration Biden, à qui des élus – républicains comme démocrates – réclament plus d’informations.
Il s’agit cette fois d’un objet « octogonal » sans nacelle visible, qui volait à environ 6 000 mètres d’altitude au-dessus de l’État du Michigan, selon un haut responsable de l’administration. Bien qu’il n’ait pas été considéré comme une « menace militaire » pour le sol, il a été abattu par un F-16 parce que son parcours et son altitude auraient pu représenter un risque pour l’aviation civile, a précisé le Pentagone.
« Nous n’avons pas d’indication sur le fait qu’il ait des capacités d’espionnage, mais nous ne pouvons pas l’exclure », a déclaré le responsable de l’administration, précisant que les autorités allaient tenter de le récupérer « pour en savoir plus ».
« Anomalie radar »
Ce nouvel objet semble être la raison pour laquelle l’espace aérien au-dessus du Montana puis d’une partie du lac Michigan a été fermé, respectivement samedi et dimanche, pour des motifs de « défense nationale ».
Un avion de combat, dépêché dans le Montana pour enquêter sur une « anomalie radar », n’avait d’abord pas identifié d' »objet » volant selon l’armée. Mais les forces américaines ont « détecté un objet non habité (venant du) Montana aujourd’hui (dimanche) au-dessus du Wisconsin et du Michigan », a indiqué le responsable de l’administration. « Le lieu choisi pour l’abattre nous a permis d’éviter tout impact pour les personnes au sol et d’améliorer les chances d’une récupération des débris », selon le Pentagone.
Les États-Unis estiment que le premier objet officiellement détecté, un ballon, était contrôlé par l’armée chinoise et faisait partie d’une flotte envoyée par Pékin au-dessus de plus de quarante pays sur cinq continents à des fins d’espionnage. Le gouvernement chinois assure qu’il s’agissait d’un aéronef civil utilisé à des fins de recherches, principalement météorologiques.
Dimanche, la secrétaire adjointe américaine à la Défense, Melissa Dalton, a déclaré que « des contacts ont été pris » avec la Chine au sujet de ce premier ballon, sans en préciser la nature.
Cette semaine, deux autres objets volants ont été abattus par les forces américaines, l’un vendredi au-dessus de l’Alaska, l’autre samedi au Canada.
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau devait se rendre dimanche soir dans la province du Yukon, sur les lieux où le troisième objet a été abattu, tandis que Washington et Ottawa s’affairent toujours à récolter les restes des engins.
Appels à la transparence
Ces événements ont ajouté à la tension entre la Chine et les États-Unis, et une visite à Pékin du secrétaire d’État américain Antony Blinken a été reportée.
L’élu républicain Michael McCaul, président de la commission des affaires étrangères de la chambre basse du Congrès américain, a accusé dimanche la Chine d’un « acte de belligérance » en lien avec le ballon abattu le 4 février. L’envoi de cet objet « a été fait avec provocation pour rassembler des renseignements et collecter des éléments sur nos trois sites nucléaires majeurs », a-t-il affirmé sur CBS.
Les républicains ont vivement critiqué le président démocrate Joe Biden pour avoir laissé le ballon survoler le pays pendant des jours avant de l’abattre. Le Pentagone a expliqué l’avoir « surveillé et évalué en continu », ce qui lui a permis d’en apprendre « davantage sur les capacités et les techniques » d’espionnage de la Chine.
Le chef des démocrates au Sénat, Chuck Schumer, a défendu la gestion du dossier par Joe Biden, disant dimanche à ABC qu’une analyse des débris représenterait « un grand coup pour les États-Unis ». Le président fait toutefois face à des appels à davantage de transparence émanant des deux partis.
« J’ai de réelles inquiétudes sur les raisons pour lesquelles l’administration ne communique pas plus », a dit à NBC le démocrate Jim Himes, membre de la commission du renseignement de la Chambre des représentants. « Le peuple américain mérite beaucoup plus de réponses que ce que nous avons », a ajouté l’élu républicain Jack Bergman sur Twitter.
AFP