Solidarité, responsabilité, tolérance, communication… Les Marocains restent fortement attacher à leurs valeurs et à leurs spécificités culturelles, la famille demeure l’entité la plus importante à leurs yeux. Cela a été affirmé par l’étude national de terrain élaborée par la Chambre des Représentants sur les valeurs et leur mise en œuvre institutionnelle, dont les conclusions ont été présentées mercredi dernier.
Le constat relevé par une étude sociologique de terrain, la première en son genre dans l’histoire de l’institution parlementaire depuis 1963, menée par la Chambre des Représentants sur le thème » Les valeurs et leur mise en œuvre institutionnelle : mutations et attentes des Marocains » a démontré que l’éducation familiale au Maroc est indissociable de l’aspect traditionnel, à savoir l’éducation des enfants sur les valeurs d’obéissance et de l’amour des parents, la solidarité entre les membres de la famille et le sacrifice des parents pour le bien de leurs enfants ainsi que la prise en charge par la famille de ses membres en cas de maladie, d’invalidité, de vieillesse ou encore de divorce.
Toutefois, l’étude relève quelques changements, une diminution des valeurs de cohésion sociale en particulier, au sein des familles marocaines avec l’émergence d’un ensemble d’indices d’individualisme (bénéfices et profits individuels) qui trouvent leur origine dans l’ouverture de la société marocaine à la modernité dans plusieurs domaines et secteurs.
Dans les détails, elle montre que le taux de répondants qui ont choisi l’activation des valeurs dans le sens de la modernité est 59% des personnes sondées, tandis que le taux de ceux qui ont choisi d’activer les valeurs dans le sens de la tradition a atteint 38 % du total. A noter que l’étude portait sur un échantillon de 1.600 répondants.
Interrogés sur les choix portant sur les valeurs, entre 72% et 81% des répondants ont considéré que les choix qui conduisent à ne pas payer l’impôt s’il en avait l’opportunité, mentir pour servir un intérêt personnel, accepter un pot-de-vin pour rendre un service, donner des cadeaux pour disposer des services publics, rendre un service à des amis et des parents au lieu de ceux qui le méritent, et ne pas payer le prix du transport urbain, sont tous injustifiés.
S’agissant des choix qualifiés de « justifiés », 83% des personnes interrogées ont affirmé que fournir des informations aux autorités sur une personne afin d’obtenir justice en fait partie.
Quant à l’institution médiatique, l’étude souligne son importance dans la mise en pratique des valeurs de pluralisme, de crédibilité et de proximité des citoyens, ainsi que le rôle de l’université en en faisant une institution indépendante pour la formation d’un citoyen capable d’analyser, de comprendre, de critiquer et de s’approprier la culture et les valeurs sociales authentiques, modernistes et universelles, avec la nécessité de mettre en œuvre les valeurs d’écoute, de citoyenneté, d’acceptation de la différence, de coexistence, de rejet de la violence, de la participation et du travail d’équipe.
D’une autre part, l’étude a dévoilé que 48% de l’échantillon s’intéressent à l’auto-emploi, 37% préfère la fonction publique, 9% privilégient l’emploi dans le privé tandis que 3% des répondants d’intéressent à l’exercice des activités dans le secteur civil.
Concernant le lien entre l’éducation et le travail, l’étude relève que deux tiers des répondants ne sont pas d’avis que l’éducation prépare les apprenants au travail, à la création d’une entreprise ou à réaliser les tâches efficacement.
Egalité ou liberté, 60% des personnes interrogées préfèrent l’égalité, alors que près de 38 % d’entre elles préfèrent la liberté précise l’étude, qui estime que si la valeur d’égalité est plus importante, aux yeux des répondants, que la valeur de la liberté, cette dernière n’est pourtant pas sans importance.
Cette étude sociologique a fait savoir que les Marocains s’attendent à ce que les valeurs continuent de changer afin qu’elles soient compatibles avec les valeurs universelles, sans négliger les valeurs authentiques, en excluant la possibilité de contrôler le changement des valeurs résultant de l’influence de la mondialisation et des dimensions et conditions internationales y afférentes qui sont en constante évolution.
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