Afin de comprendre les causes et d’endiguer le phénomène du « syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles » dans le monde, l’entreprise américaine Oracle analyse les données issues des ruches connectées du World Bee Project.
« Dans un pays de tous les temps. Vivait la plus belle des abeilles. Que l’on ait vu depuis longtemps. S’envoler à travers le ciel », nous contaient autrefois les dessins animés de Maya l’abeille. Malheureusement, la petite butineuse et ses sœurs qui contribuent à la pollinisation de 70 % des espèces de plantes à fleurs dans le monde sont victimes de la disparition de leur habitat naturel, de l’agriculture intensive, des pesticides, du dérèglement climatique, des virus et des frelons.
Pour lutter contre le déclin des abeilles, l’association World Bee Project a réalisé un réseau mondial de ruches connectées. Les données collectées par les outils technologiques de l’entreprise américaine Oracle sont analysées par des programmes d’intelligence artificielle. Le dispositif qui est aussi un système d’alerte permet aux apiculteurs, aux scientifiques, mais aussi aux gouvernements de prendre des décisions urgentes pour tenter de sauver nos amies les abeilles, nous précise Éric Vessier, ambassadeur de l’innovation chez Oracle France.
Établir des modèles numériques pour prédire des évènements nuisibles aux abeilles
« Des apiculteurs aux scientifiques, toutes les personnes concernées par le problème vont pouvoir accéder à ces données directement et gratuitement depuis n’importe quel terminal numérique. Le système se compose en premier de capteurs de plusieurs types qui sont installés dans et autour des ruches. Les informations sont récupérées et stockées avec d’autres sur nos serveurs informatiques. Elles sont analysées à l’aide de logiciels de reconnaissance d’images et de sons par des programmes d’intelligence artificielles, de Machine Learning et Deep Learning », dit Éric Vessier.
Puis, il ajoute : « Cette analyse permet d’établir des modèles numériques pour prédire des évènements nuisibles aux abeilles et qui générera en cas de menaces une alerte aux personnes qui s’occupent des ruches. Le Royaume-Uni, la Hongrie et Israël ont été les premiers à utiliser ce dispositif, mais aujourd’hui, une soixantaine de pays ont rejoint le projet. L’ensemble de ces technologies nous offrent une vision claire du déclin des abeilles en observant une quantité énorme de ruches dans le monde et nous permet d’avoir une meilleur connaissance et prise de conscience du phénomène pour initier des actions concrètes tant au niveau local que mondial afin de combattre le fléau de l’effondrement des colonies d’abeilles »
Des millions de données à la minute
Ces ruches connectées génèrent 2 à 3 millions de données par minute ! Les capteurs visuels et auditifs de ce système d’alerte scrutent les vibrations émises par l’essaim et permettent la détection instantanée d’une attaque de frelons, par exemple. D’autres mesurent l’état de santé des ruches en recueillant leur poids, la température et l’humidité qui règnent à l’intérieur.
Certains signalent une catastrophe météo, comme une tempête, un épisode de gel ou une canicule persistante. Alors que la Journée mondiale des abeilles a lieu ce 20 mai, l’association World Bee Project rappelle qu’après la disparition du peuple pollinisateur de Maya l’abeille, la catastrophe alimentaire qui en suivra, affectera l’humanité toute entière.
Source: rfi.fr