Jean-Noël Barrot vise « la formation de 400 000 experts du numérique d’ici 2030 » pour que la France « ne passe pas à côté de cette nouvelle vague » de l’intelligence artificielle
Le robot ChatGPT « n’est qu’un perroquet approximatif », a estimé lundi le ministre délégué au Numérique Jean-Noël Barrot, en annonçant viser « la formation de 400 000 experts du numérique d’ici 2030 » pour que la France « ne passe pas à côté de cette nouvelle vague » de l’intelligence artificielle.
Les entreprises du numérique doivent pouvoir « recruter dans les meilleures conditions », a ajouté le ministre sur Franceinfo, alors qu’Emmanuel Macron reçoit lundi après-midi à l’Élysée les dirigeants du secteur de la French Tech.
Interrogé sur les IA conversationnelles qui électrisent le secteur depuis deux mois, il a jugé qu’« à ce stade ChatGPT n’est qu’un perroquet approximatif qui restitue parfois un peu maladroitement les sommes astronomiques d’informations qu’il a compilées sur Internet. Demandez-lui qui a gagné la dernière Coupe du monde de football et vous ne serez pas déçus, parce qu’il vous répondra la France », a-t-il ironisé.
ChatGPT a été entraîné sur des données s’arrêtant en 2021 et ne peut donc en effet fournir d’informations récentes. Interrogé sur les éventuels risques de cet outil, il a souligné que « l’IA sauve des vies », par exemple avec des diagnostics médicaux plus précoces, mais présente « des risques de discrimination, de manipulation et de déshumanisation » et que « donc il nous faut agir ».
Le géant informatique américain va intégrer des technologies d’intelligence artificielle (IA) développées par la start-up OpenAI à son moteur de recherche Bing, en attendant son navigateur Edge
Règlement sur l’IA à venir
Pour maîtriser ces technologies, la France porte au niveau de l’UE le futur règlement sur l’IA concernant la responsabilité des concepteurs, qui devront signaler toute dérive vers une discrimination, a-t-il rappelé.
Il a aussi souhaité que les établissements scolaires, plutôt que de l’interdire, puissent utiliser ChatGPT « comme un démonstrateur de ce que peut faire une IA et de ce qu’elle ne peut pas faire ». Mais « OpenAI (le concepteur de ChatGPT) aurait mieux fait d’attendre d’avoir des filtres » permettant de déceler l’utilisation de son logiciel « avant de le publier », a-t-il regretté.
ouest