Sûreté nucléaire : grève le 28 février contre la disparition programmée de l’IRSN

A picture taken on July 9, 2008 shows the Tricastin Nuclear Power Centre in Bollene, southern France. An accidental spillage of waste containing uranium occured on July 8, 2008 at one of France's top nuclear plants. Some 30 cubic metres (over 1,000 cubic feet) of effluents containing 12 grammes (easily less than half an ounce) of uranium per litre spilled out at the Tricastin Nuclear Power Centre. Residents in southern France were told not to drink water or eat fish from rivers despite tests showing an uranium leak at a nuclear plant was not as serious as previously thought. AFP PHOTO / FRED DUFOUR FRANCE-ENERGY-NUCLEAR-ACCIDENT

Le gouvernement prévoit de supprimer l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, composé d’experts qui rend des avis indépendants sur la sûreté nucléaire

Les salariés de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), qui délivre des avis scientifiques indépendants sur l’état des centrales, seront en grève le 28 février contre la disparition de leur institut prévue par le gouvernement, a annoncé l’intersyndicale mercredi.

Afin de « pouvoir montrer leur opposition au projet de réforme », CFDT, CFE-CGC et CGT de l’IRSN « déposent un préavis de grève d’une journée le mardi 28 février 2023 » indique un communiqué de l’intersyndicale.

En pleine relance du nucléaire civil français et de son opérateur principal EDF, le gouvernement a annoncé le 8 février son intention de supprimer l’IRSN, vigie et expert du risque radiologique en indiquant qu’il s’agissait de « fluidifier les processus d’examen ».

« Le gouvernement souhaite supprimer en 40 jours ce qui a mis 40 ans à être construit » a réagi François Jeffroy, délégué central de la CFDT. Le personnel, dont beaucoup se disent choqués par la « brutalité » de l’annonce, a mené une journée de grève lundi, avec une manifestation devant le ministère de la Transition énergétique à Paris.

« Garants de l’indépendance »
« Nous rendons des avis techniques et scientifiques reconnus internationalement, nous sommes garants de l’indépendance car nous sommes séparés de l’Autorité qui prend les décisions, et de la transparence car nos avis sont rendus publics, tout ceci est menacé par la réforme » a souligné François Jeffroy.

Le projet du gouvernement passera par un amendement au projet de loi sur l’accélération du nucléaire, qui doit être déposé le 28 février, et dont le vote final est attendu mi-mars à l’Assemblée nationale, ont indiqué les syndicats selon le calendrier qui leur a été fourni par la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher.

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Selon le projet, experts, techniciens et scientifiques de l’Institut rejoindraient l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN, gendarme du nucléaire qui prend la décision d’autoriser ou d’arrêter des centrales sur la base notamment de l’expertise de l’IRSN) et/ou celles du Commissariat à l’énergie atomique (CEA).

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