Le cyclone tropical Freddy qui balaye l’océan Indien se dirigeait mercredi après-midi vers le Mozambique, après avoir perdu en puissance, mais provoqué quatre morts à Madagascar.
Freddy est passé en début de semaine au large de l’île française de la Réunion et de Maurice, avant d’atterrir sur les côtes malgaches mardi soir.
Considéré comme un « supercyclone » par les prévisionnistes, avec des vents extrêmes à 220 km/h en moyenne et des rafales allant jusqu’à 320 km/h, il n’a toutefois pas eu d’effet dévastateur ni à la Réunion ni à Maurice où il n’a pas touché terre.
Le cyclone, né début février à la pointe de Bali et qui a traversé tout l’océan Indien est arrivé affaibli à Madagascar avec des vents redescendus à 130 km/h en moyenne.
Freddy a finalement frappé Madagascar mardi à 19 h 20 heure locale (11 h 20 heure de l’Est), atterrissant pour la première fois à environ 500 km de la capitale Antananarivo, dans la région de Mananjary, ville côtière de 25 000 habitants qui avait déjà été largement détruite l’an dernier par le cyclone Batsirai, lequel avait fait plus de 120 morts.
Quatre personnes ont été tuées par le passage de Freddy sur la grande île de 28 millions d’habitants, selon un bilan donné dans la matinée par le Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC) qui n’a pas évolué au cours de la journée.
Plus de 16 600 Malgaches ont au total été affectés, avec quelque 4500 maisons inondées ou endommagées. Des milliers de personnes avaient été placées préventivement dans des hébergements d’urgence. L’étendue complète des dégâts est en cours d’évaluation.
Mercredi à Mananjary, des habitants ramassaient des planches éparpillées çà et là dans les rues. Des morceaux de leur maison qu’ils comptent utiliser pour reconstruire, ont-ils expliqué joints par l’AFP au téléphone. Beaucoup d’habitations ont perdu leur toit, emporté, ont-ils indiqué.
Sacs de sable
Avant l’arrivée de la tempête, les Malgaches, habitués des cyclones, avaient pourtant lesté les toits avec des sacs de sable, comme ils le font avant chaque nouvel épisode de ce type. Mais les vents ont parfois été plus forts. Les écoles sont restées fermées dans plusieurs provinces, tout comme les transports publics.
« Il y a principalement des dommages liés au vent à l’atterrissage. Nous sommes toujours en train de les évaluer », a expliqué Faly Aritiana Fabien, du BNGRC.
Les récoltes aussi ont été violemment secouées et le pays, parmi les plus pauvres au monde, craint déjà une pénurie de riz et de fruits.
Selon les représentants d’ONG sur place contactés par l’AFP, « les dégâts ne sont pas aussi importants que ceux du cyclone Batsirai ». Et selon le dernier bulletin de Météo-France mercredi après-midi, « les conditions météorologiques continuent de s’améliorer progressivement sur Madagascar ».
À 8 h (heure de l’Est), Freddy, redescendu au stade de dépression, avait traversé le pays d’est en ouest et quittait l’île par le Canal du Mozambique.
Le contact avec des eaux chaudes va sans doute à nouveau relever son intensité avant qu’il ne frappe le Mozambique vendredi au stade de forte tempête tropicale, selon les prévisions.
« Après son atterrissage, le système devrait s’affaiblir sur les terres d’Afrique australe, mais continuera à représenter une sérieuse menace pluvieuse » au Mozambique, mais aussi au Zimbabwe et en Afrique du Sud, avec des risques d’inondations, a expliqué Sébastien Langlade, responsable de la prévision des cyclones chez Météo-France pour l’océan Indien.
Une dizaine de tempêtes ou cyclones traversent chaque année le sud-ouest de l’océan Indien pendant la saison cyclonique, qui s’étend de novembre à avril.
Madagascar avait déjà été frappée par une puissante tempête tropicale en janvier qui avait fait une trentaine de morts. Le pays est par ailleurs en proie à une sécheresse extrême dans une vaste zone du Sud, qui engendre malnutrition aiguë et poches de famine.
AFP