La France doit « sortir du déni » et se préparer à s’adapter à un réchauffement climatique qui puisse aller jusqu’à 4°C sur son territoire, a plaidé vendredi 24 février le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu.
« Tant mieux si on n’arrive pas à 4°C mais ne pas s’y préparer c’est exposer nos concitoyens, nos agriculteurs, nos activités économiques à des risques sans leur donner les moyens d’y faire face » , a-t-il déclaré sur Europe 1.
Le ministre a installé jeudi le Comité de pilotage ministériel sur l’adaptation au changement climatique. Cette instance travaille sur des scénarios de référence, dont l’un pessimiste se traduirait par un réchauffement de 4°C en France, où la hausse des températures est plus importante que la moyenne mondiale.
Montée des eaux, pertes d’enneigements, sécheresses…
« Il faut bien comprendre que se préparer à une France à +4°C ça n’a rien à voir », a souligné Christophe Béchu, citant des risques aggravés pour la montée des eaux, la perte d’enneigement, les sécheresses ou encore les canicules, durant lesquelles « on peut tangenter les 50°C » en ville.
« S’adapter à ça, c’est sortir du déni » , a-t-il jugé. « Il faut qu’on investisse dans des matériaux qui nous permettent de résister à ces températures, ça veut dire penser l’organisation des services publics, les lois sur l’eau, la protection de la biodiversité, des sols, des règles sur les assurances… »
« En avril nous présenterons ces différents éléments et nous les rendrons publiques », a indiqué M. Béchu.
Le dernier rapport des experts climat de l’ONU (Giec) a montré que la planète avait déjà gagné en moyenne près de 1,2°C depuis l’ère pré-industrielle en raison des gaz à effet de serre générés par les activités humaines.
Sans un renforcement des politiques actuelles, le monde se dirige vers un réchauffement de +3,2°C d’ici 2100, qui serait plus important encore en France.
BOURSORAMA