La police tunisienne a arrêté l’opposant Jawhar Ben Mbarek, l’un des plus virulents critiques du président Kaïs Saïed, dernière arrestation en date depuis le coup de filet lancé début février dans les milieux politiques, a indiqué sa famille vendredi 24 février.
Jawhar Ben Mbarek, 55 ans, «a été arrêté tard dans la nuit et nous n’avons pas encore eu accès au dossier d’arrestation,» a indiqué à l’AFP sa sœur, l’avocate Dalila Msaddek. La police avait retenu jeudi 23 février pendant quelques heures le père de Jawhar Ben Mbarek, Ezzeddine Hezgui, également opposant.
«Citoyens contre le coup d’État»
Leader du mouvement «Citoyens contre le coup d’État», Jawhar Ben Mbarek, est également l’un des principaux dirigeants du Front de salut national (FSN), la principale coalition de l’opposition qui a vu le jour après que Kaïs Saïd s’est arrogé les pleins pouvoirs en Tunisie, faisant vaciller la jeune démocratie issue de la première révolte du Printemps arabe en 2011.
Figure de la gauche tunisienne, Jawhar Ben Mbarek est un spécialiste en droit constitutionnel et ancien conseiller à la présidence du gouvernement. Une vingtaine de personnalités dans les milieux politiques, médiatiques et des affaires ont été arrêtées en Tunisie depuis début février, une campagne qualifiée par Amnesty International de «chasse aux sorcières motivée par des considérations politiques». Kaïs Saïed a qualifié les personnes arrêtées de «terroristes» et affirmé qu’elles étaient impliquées dans un «complot contre la sureté de l’État».
AFP