Logiciels d’aide à la décision, météo spatialisée, capteurs d’état du végétal, des animaux, de l’environnement, des ribambelles d’applications pour mobiles et de robots cultivateurs. Les dernières innovations consacrées à la « révolution verte » et numérique s’exposent à la 59e édition du Salon international de l’Agriculture qui se tient jusqu’au 5 mars prochain à Paris.
Mais au fait, qui a inventé l’agriculture ? Certainement les derniers chasseurs-cueilleurs du Néolithique qui avaient remarqué qu’en lâchant une graine sur le sol, elle donnerait une nouvelle plante. La suite de l’histoire, on la connaît, les cultures dans la plaine se sont multipliées, l’agriculture depuis s’est mondialisée. Impossible de faire machine arrière, en 2050 il nous faudra produire 70 % de denrées alimentaires en plus pour nourrir les 8 milliards d’êtres humains de notre monde.
Mais comment produire plus, sans alourdir notre dette environnementale ? Telle est la question qui est débattue cette année au Salon international de l’Agriculture. « Les dernières innovations numériques permettraient de relever les grands enjeux économiques, climatiques et sociétaux du monde agricole », estime Clément Le Fournis, cofondateur de l’association La Ferme Digitale qui regroupe 86 jeunes pousses de l’AgriTech.
Un secteur « qui n’est pas figé »
« Le Salon de l’Agriculture est l’occasion pour nous de démontrer au grand public que le secteur de l’agriculture n’est pas un monde figé. Les jeunes pousses de l’AgriTech que nous hébergeons à La ferme Digitale présentent au Salon une multitude d’innovations numériques », explique Clément Le Fournis. « Certaines sont consacrées aux réseaux internet, aux applications pour mobiles, d’autres sont plutôt issues des recherches en hautes technologies pour répondre par exemple aux problématiques liées à l’amélioration de la structure organique des sols, ou de faire en sorte que les plantes cultivées puissent capter lors de leur croissance plus de nutriments de manière naturelle. Un ensemble de technologies qui va permettre de faire vivre les sols, afin qu’ils ne soient plus seulement considérés comme de simples supports aux cultures, mais bien comme des environnements vivants pour réaliser une agriculture de qualité », poursuit-il.
Clément Le Fournis ajoute : « Concernant la gestion de l’eau, nous présentons des stations connectées qui permettront de lancer une irrigation des cultures au bon moment. Les jeunes pousses de l’AgriTech s’intéressent aussi aux biotechnologies, aux biostimulants, aux biocontrôles. Les biostimulants, par exemple, permettent à la plante de mieux résister au stress hydrique. L’objectif des jeunes pousses de La Ferme Digitale est d’accompagner les agriculteurs pour assurer la pérennité de leurs exploitations, avec la perspective d’une meilleure rémunération et donc de potentiellement, d’initier, en suscitant des vocations, une future génération d’agriculteurs. »
Participer à l’amélioration des pratiques agricoles dans le monde
Ce numérique champêtre ne résoudra évidemment pas, à lui seul, tous les problèmes liés à la crise climatique, énergétique, socioéconomique ou encore l’insécurité alimentaire que la guerre en Ukraine a engendrée. Mais les innovations que les jeunes pousses de l’AgriTech ont développées participent déjà à l’amélioration des pratiques agricoles dans le monde.
Des solutions numériques qui affichent cette fois une ambition commune, celle d’une agriculture de qualité dans le respect, du moins on l’espère, de notre terre nourricière.
RFI