Soigner rapidement son panaris

Un abcès qui s’aggrave sur un doigt de la main ou un orteil du pied, cela s’appelle un panaris (ou panari). Cette infection doit être soignée sans attendre pour éviter sa propagation. Quand sa prise en charge est trop tardive, la chirurgie devient obligatoire. Voici comment réagir en cas de panaris pour ne pas en arriver là.

Soigner rapidement son panaris

Sommaire

_Une infection sur le pourtour d’un ongle

_Les symptômes du panaris : quand s’inquiéter ?

_Comment réagir quand le panaris est superficiel ?

_Comment traiter un panaris profond ?

_Comment éviter un nouveau panaris ?

Vous avez l’habitude de vous ronger les ongles ou de vous arracher les petites peaux ? Attention, un panaris peut apparaître rapidement.

Une infection sur le pourtour d’un ongle
Cette affection de la peau généralement sans gravité survient quelques jours après une plaie cutanée, même très légère (comme une manucure brutale, une épine ou une piqûre d’insecte).

La plaie permet aux bactéries présentes sur la surface de la peau de pénétrer dans la blessure et d’infecter l’ongle ou les tissus du doigt. La bactérie (le staphylocoque doré ou le streptocoque) cause un abcès rempli de pus.

On parle alors de panaris, une infection localisée sur le pourtour d’un ongle, principalement du doigt ou d’un orteil. Un soin rapide évitera de laisser l’abcès se former et surtout évoluer.

Il existe deux types de panaris : le panaris superficiel et le panaris profond.

Le panaris superficiel se situe sur le pourtour du doigt ou dans sa chair. Il se reconnaît par une inflammation rapide, un gonflement, une rougeur et s’accompagne d’une douleur lancinante. Il est important de le prendre en charge rapidement, en le faisant « mûrir”.

Le panaris profond est généralement la complication du panaris superficiel (repéré tardivement ou insuffisamment traité). A ce stade, l’infection s’étend aux gaines des tendons musculaires des doigts et de la main réalisant une infection des tendons fléchisseurs. Celle-ci entraîne une difficulté à fléchir le doigt infecté accompagné d’une inflammation intense. La zone touchée est davantage gonflée, la peau est tendue et blanchâtre : c’est le « mal blanc ».

Comment réagir quand le panaris est superficiel ?

Lorsque le panaris est au stade inflammatoire, sans abcès, le traitement vise à faire régresser l’infection et à prévenir son extension.

Pour traiter un panaris léger, autrement dit pour le « faire mûrir », il faut plonger son doigt ou son orteil plusieurs fois par jour dans un bain d’eau tiède et de gros sel.

Un bain antiseptique avec de l’hexomédine transcutanée ou du dakin dilué peut aussi être utile.
Évitez l’eau de Javel, souvent citée comme remède de grand-mère, mais trop corrosive.
Comment percer un panaris et évacuer le pus ?
Une fois la plaie ramollie, le pus sortira de lui-même.

Quand la plaie paraît propre, il est recommandé d’appliquer des compresses d’alcool à 60°, de les conserver plusieurs heures et de les renouveler fréquemment jusqu’à ce que le doigt ou l’orteil reprenne son aspect normal.

Si le panaris reste douloureux et gonflé, il faut consulter sans tarder un médecin. Ne percez en aucun cas l’abcès vous-même.

_La prise d’antalgiques comme le paracétamol permet de diminuer la douleur.

_Les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont déconseillés car ils favorisent la diffusion de l’infection.

_Une antibiothérapie anti staphylococcique peut être envisagée pour les personnes fragiles (immunodéprimées, atteintes de maladies des valves cardiaques, diabétiques, etc).

Comment traiter un panaris profond ?
Quand le panaris est trop profond, ou en l’absence d’amélioration sous 48 heures après le début du traitement d’un panaris au stade inflammatoire,l’intervention chirurgicale s’impose. Si le panaris n’est pas pris en charge rapidement, l’infection peut s’étendre jusqu’à l’os de la phalange (du pied ou de la main) concernée. L’amputation d’un morceau de doigt s’avère alors nécessaire afin d’éviter la gangrène. Une complication qui reste très rare.

Pour l’éviter, le chirurgien excise la partie infectée, enlève le pus et nettoie la plaie. L’intervention est pratiquée au bloc opératoire, en structure de chirurgie ambulatoire. La plaie n’est pas suturée après l’opération, elle est laissée ouverte et recouverte d’un pansement gras. L’équipe médicale effectue des prélèvements pour analyse bactériologiques, afin d’identifier la bactérie responsable de l’infection et de tester sa sensibilité aux différents antibiotiques.

Les signes infectieux locaux disparaissent en principe dès le lendemain de l’intervention. Le suivi post-opératoire consiste à appliquer quotidiennement des pansements, jusqu’à complète cicatrisation dirigée, généralement au bout d’une à deux semaines.

Panaris profond : le traitement antibiotique n’est pas systématique
La prescription d’antibiotiques après l’opération n’est pas systématique. Elle peut être nécessaire pour les personnes immunodéprimées ou atteintes de certaines affections cardiaques, mais aussi en cas de diffusion de l’infection. L’antibiotique est prescrit après réception des résultats d’analyse, en fonction de la bactérie identifiée.

Quel que soit le stade du panaris, le médecin vérifie que les rappels devaccin antitétanique sont à jour(un rappel doit être effectué tous les 10 ans chez l’adulte). Si la vaccination contre le tétanos est trop ancienne, l’injection d’un sérum antitétanique, qui permet d’apporter une protection immédiate mais peu durable, est associée à un rappel de vaccin antitétanique, rappelle l’Assurance maladie (source 1).

Comment éviter un nouveau panaris ?
Afin d’éviter un nouveau panaris, certaines règles simples sont à respecter :

_arrêter de se ronger les ongles ;

_arrêter de s’arracher la peau des doigts ;

_ne pas couper les ongles trop courts ;

_s’il existe une petite peau, la couper proprement et nettement au ciseau ;

_utiliser des outils adaptés pour se couper les ongles et les désinfecter à chaque manucure ou pédicure ;

_en cas de lésion, désinfecter cette dernière soigneusement et protéger la par un pansement ;

_ne pas attraper les insectes avec vos doigts afin d’éviter la piqûre ;

_porter des gants de protection lors d’activités manuelles à risque (comme le jardinage, le bricolage …).

santemagazine

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