Une manifestation a réussi à paralyser l’abattage d’un gros milliers d’arbres, près du fleuve Manzanares à Madrid. Afin de réaliser les travaux d’extension de la ligne de métro 11, la mairie avait en effet prévu ces coupes. Suite à la mobilisation, les autorités acceptent d’amnistier quelque 250 arbres, mais prévoient toujours l’abattage du restant.
Les esprits demeurent à fleur de peau, tout particulièrement à Madrid Rio, cette partie aménagée de la capitale qui borde la rivière Manzanares et où la mairie s’apprête à abattre des centaines de grands arbres, notamment des platanes et des noyers. Une partie serait sauvée seulement.
Beaucoup de gens s’y opposent avec force, arguant que ces grands arbres donnent une ombre précieuse et absorbe beaucoup de CO2. « Je ne dis pas qu’une réforme urbanistique n’est pas importante, si elle est nécessaire. Mais plus important encore, c’est de prendre soin de notre environnement, notre oxygène et notre bien-être, proteste Claudia, éducatrice. Un arbre nous apportera toujours plus qu’un métro. »
Les opérations de replantages ne convainquent pas
Face à ces protestations, la mairie de Madrid fait valoir le fait que, si de grands arbres vont être abattus, pendant le même temps, environ 50 000 pousses ou arbres jeunes ont été plantés ces derniers mois, pour compenser. Miguel, qui tient un restaurant dans la zone concernée, s’indigne de cet argument. « Il faut respecter les arbres centenaires. La mairie ne fait rien d’autre que de planter de tout petits arbres dans les rues, qui ne vont pas résister à la première tempête. À ce rythme, on va perdre tous nos arbres alors que Madrid est en Europe une des villes qui en comptent le plus. Donc, si tu as des arbres centenaires, respecte-les ! »
Au total, d’après les chiffres mêmes de la mairie, près de 79 000 arbres ont été abattus depuis 2019, dont 21 000 en raison de Filomena, les tempêtes de neige de janvier 2021.
RFI