Déambulant dans les allées du Salon, le chef de l’État a été interpellé vivement par un militant du collectif «Dernière rénovation», auquel il a répondu sur un ton musclé.
«Vous êtes la démonstration d’une forme de violence civique»: Emmanuel Macron s’est écharpé samedi avec un homme se revendiquant du collectif «Dernière rénovation» lors de sa déambulation au Salon de l’agriculture, en déplorant que le militant refuse le «débat».
Le jeune homme, qui arborait un t-shirt barré de la mention «À quoi tu sers?», a interpellé le chef de l’État en l’appelant à «écouter les rapports scientifiques» sur le changement climatique. «Je suis là pour vous dire qu’on n’arrêtera pas, parce qu’on n’en peut plus de demander gentiment. Entendez-ça, sinon ça va être terrible. J’ai fini ce que j’avais à dire», a-t-il lancé en pointant son index sur le chef de l’État, avant de refuser d’écouter sa réponse. «On vous a déjà entendu!», s’est-il justifié.
«Vous êtes la démonstration d’une forme de violence civique», lui a alors rétorqué Emmanuel Macron, en l’interrogeant : «Je suis élu par le peuple français, vous êtes élus par qui?». «C’est pas un débat!», a insisté le militant. «Et ben alors, partez, si c’est pas un débat !», lui a répondu le président de la République.
Alors que le jeune homme a promis de «ne pas se laisser faire», en faisant valoir que «c’est la vie de (sa) petite soeur qui (était) en jeu», Emmanuel Macron l’a repris en évoquant «la vie des agriculteurs, c’est la vie de nos compatriotes». Encore interpellé sur «la rénovation thermique des bâtiments», Emmanuel Macron a répondu: «C’est ce qu’on fait!»
«Je veux bien vous répondre, mais vous n’avez pas le courage et la cohérence d’écouter une réponse. Ça vous ressemble, et ça, ça ne sert à rien!», a conclu le chef de l’État, avant de faire remarquer, quelques minutes plus tard: «Moi, j’accepte de me faire engueuler, de me faire bousculer, mais j’aime pas tellement l’interpellation sans le débat».
«J’aurais préféré ne pas avoir à faire ça»
Invité sur le plateau deBFMTV samedi après-midi, Pierre, le militant, s’est défendu en affirmant qu’il aurait «mille fois préféré ne pas avoir à faire ça». «Ca me coûte de faire ça, je suis vraiment triste qu’on en arrive là», a-t-il assuré.
Déclarant qu’il ne s’agissait pas d’une «méthode choisie», le jeune militant a par ailleurs précisé que le service de sécurité l’avait «gentiment reconduit», sans être «spécialement violent». Adepte de la stratégie du coup d’éclat, le collectif Dernière rénovation, fondé début 2022, a déjà perturbé le Tour de France, Roland-Garros ou un match PSG-OM. Vendredi soir, l’une de ses militantes s’est brièvement introduite sur scène lors de la cérémonie des César.
AFP