Au Salon de l’agriculture à Paris, Emmanuel Macron face aux inquiétudes du secteur

L’édition 2023 du Salon international de l’agriculture débute ce samedi 25 février au Parc des expositions de la porte de Versailles à Paris. Des centaines de milliers de personnes sont attendues pour cette 59e édition qui se tiendra sur fond de forte inflation liée à la guerre en Ukraine.

Cette fois, Emmanuel Macron entend bien rester toute la journée au Salon de l’agriculture. Après une édition 2021 annulée pour cause de Covid-19, il n’y avait fait l’année dernière qu’une apparition le matin pour repartir s’occuper de l’offensive russe en Ukraine. C’est le Premier ministre Jean Castex qui avait pris le relais pour arpenter les travées du Parc des expositions de la porte de Versailles à Paris.

La profession attend le président avec de nombreuses questions. Confronté aux conséquences de la guerre en Ukraine, le monde agricole s’inquiète de l’explosion du prix de la nourriture pour animaux, de la hausse de l’énergie qui pénalise leurs exploitations et augmentent leurs coûts de production. Selon la FNSEA, principal syndicat agricole, les coûts liés à l’énergie et aux matières premières ont bondi de 16,5% dans le secteur en un an. Sans oublier le manque de précipitations. Le pays subi actuellement une sécheresse hivernale sans précédent. Le président a martelé la nécessité pour la France de retrouver une souveraineté alimentaire, et l’un des enjeux principaux est de tirer une leçon de la guerre en Ukraine.

Mais d’autres problématiques agitent la profession, comme celles de la pêche ou encore de l’interdiction des néonicotinoïdes. La France avait octroyé depuis deux ans une dérogation à l’interdiction européenne d’utilisation de ces insecticides dans les semences de betteraves. Paris devait la renouveler pour 2023, mais y a finalement renoncé, plongeant les betteraviers dans d’importantes difficultés. Dans l’entourage du président de la République, on insiste bien sur la volonté du chef de l’État d’aider les agriculteurs à préparer les changements nécessaires pour permettre à ce secteur si important en France de se projeter dans l’avenir.

Les filières se sont toutes engagées dans une émission des gaz à effet de serre de 20% d’ici 2025 et au-delà.

Jean-Baptiste Dollé, responsable du service environnement à l’Institut de l’élevage

Sevré pendant deux ans, Emmanuel Macron a l’intention d’aller à la rencontre d’un maximum de représentants des filières agricoles. Il croisera aussi de simples visiteurs, une fois que les portes du salon seront officiellement ouvertes. Une immersion à portée de Français comme il n’en a pas fait depuis longtemps.

RFI

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