Après l’explosion d’un astéroïde au-dessus de la Normandie lundi, des passionnés se sont lancés dans la recherche de fragments.
Une jeune Sarthoise en a découvert un d’une centaine de grammes à Dieppe.
Elle raconte sa trouvaille, particulièrement rare, à TF1.
« Je n’arrive pas à réaliser ». Au lendemain de sa trouvaille dans un champ de Saint-Pierre-le-Viger, petite commune du Pays de Caux en Seine-Maritime, Loïs Leblanc, 18 ans, est toujours stupéfaite : elle tient entre ses doigts un fragment d’astéroïde d’une centaine de grammes. L’objet céleste, d’environ un mètre de diamètre, s’est embrasé dans le ciel normand ce lundi. « C’est tellement fou que je n’arrive pas à réaliser (…) je ne pensais pas que j’allais trouver quelque chose comme ça », confie l’étudiante sarthoise au micro de TF1. Et de poursuivre : « Il y a plein d’enjeux et c’est vraiment chouette ». La trouvaille est en effet encourageante, car elle pourrait contribuer à une meilleure compréhension des premiers instants du système solaire.
Pour faire cette incroyable découverte, la jeune fille a parcouru 300 kilomètres avec son père passionné d’astronomie. Aux côtés de plusieurs scientifiques, ils ont pris part à des recherches entamées non loin de Dieppe dans la foulée de l’explosion dans le ciel normand.
« C’est magique »
Peter Jenniskens, scientifique américain de la Nasa, est venu spécialement de San Francisco pour y participer. « Bien sûr que je suis jaloux, mais je suis vraiment heureux d’avoir pu la guider jusqu’à l’endroit où elle a trouvé la météorite, je suis vraiment fier d’elle », réagit-il. Le plus fier et le plus ému n’en reste pas moins le père de la jeune femme. « C’est une émotion immense, débordante, c’est magique », réagit Mickael Leblanc. « Ça fait 35 ans qu’on observe le ciel, depuis toute petite elle le regarde ».
C’est seulement la troisième fois dans l’Histoire qu’un fragment d’astéroïde observé dans l’espace avant son arrivée sur Terre est ensuite retrouvé. La découverte est également exceptionnelle du fait de la vaste zone de recherche. « Il y a eu beaucoup de morceaux qui se sont étalés sur plusieurs kilomètres de long, et là, on est dans cette ellipse de chute, et on recherche ces morceaux qui ont été fragmentés lors de l’entrée dans l’atmosphère », détaille Sylvain Bouley, planétologue, professeur au sein de l’université Paris-Saclay. Pour résumer la tâche, la formule est toute trouvée : « chercher une aiguille dans une botte de foin ». Et de poursuivre : « C’est sûr qu’on met beaucoup d’énergie pour trouver ces petites pierres qui ressemblent beaucoup à des pierres terrestres, mais qui n’en sont pas. »
« Des pierres de 4,5 milliards d’années »
Pour confirmer la nature du fragment retrouvé, il a fallu faire examiner ses propriétés. « Ce sont des pierres qui ont 4,5 milliards d’années, ce sont les plus anciennes qu’on peut trouver dans la vie d’un chercheur », précise Sylvain Bouley.
Si aucune loi française n’oblige à remettre ce genre de trouvaille à la science, la météorite a bien été confiée par sa découvreuse au muséum d’histoire naturelle. « Ce qui est important, c’est que ces objets ne soient pas dilapidés et perdus, et qu’ils finissent dans un endroit où ils peuvent être conservés et étudiés », se réjouit Brigitte Zanda, enseignante-chercheuse, précisant que « ça arrive que les gens les donnent, qu’ils aient un petit dédommagement ».
Après avoir survolé l’Ile-de-France et la Normandie, le bolide baptisé #Sar2667 a impacté la Terre vers 3 heures du matin lundi, et s’est désintégré en entrant dans l’atmosphère près des côtes de la Manche. L’explosion a été particulièrement visible au-dessus de la Normandie et depuis le sud de l’Angleterre, et n’a provoqué aucun dégât. #Sar2667 provient de la ceinture d’astéroïdes du système solaire interne, qui en contient des petits par centaines de millions. Quand ils entrent dans l’atmosphère terrestre, ils sont appelés bolides, puis leurs fragments au sol prennent le nom de météorites.
TF1