S’endormir par inadvertance n’est pas une bonne chose, alerte le docteur Marc Rey, président de l’Institut national du sommeil et de la vigilance. Trouver le sommeil sur le canapé indique souvent un déficit de sommeil qu’il convient de résorber.
Devant Netflix, Top Chef ou avec un livre, les Français trouvent assez facilement le sommeil dans leur canapé. Pour autant, “s’endormir ainsi par inadvertance n’est pas une bonne chose”, explique le docteur Marc Rey, président de l’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV), à nos confrères de Ouest France.
En effet, les désagréments qui sont provoqués par un “endormissement non maitrisé” peuvent avoir des conséquences graves sur votre santé. Ouest France, qui a interrogé Caroline Rome, sophrologue spécialisée sommeil et vigilance, au centre du sommeil de l’Hôtel-Dieu à Paris, relate ses propos : “la personne qui s’endort ainsi, submergée de sommeil, manque de maîtrise, ce qui n’est jamais bon”.
Le risque de fragmenter son sommeil
Vous l’avez peut-être vécu : s’endormir sur son canapé ne procure pas un réel confort, et cela ne permet pas de recharger les batteries comme une bonne nuit de sommeil dans un lit. En général, on finit d’ailleurs toujours pas se réveiller, trainer des pieds jusqu’à sa chambre, et se glisser sous la couette.
C’est justement là où le bât blesse : la fragmentation du sommeil. Le docteur Rey explique qu’il faut bien savoir contraster les moments de veille et de repos. Le sommeil répond à des cycles : le cycle lent permet de récupérer physiquement, tandis que le cycle de sommeil paradoxal permet de travailler la mémoire.
S’endormir sur le canapé bouleverse le cycle de sommeil et “diminue la pression de sommeil”. Quand on se réveille, on va regagner sa chambre et lutter pour se rendormir – avec le risque de faire des insomnies. L’environnement est également source de gêne : quand on s’endort devant un téléviseur allumé, dans une pièce éclairée, avec éventuellement du bruit. La mélatonine, aussi connue pour être l’hormone du sommeil, est sécrétée avec la pénombre. S’endormir dans la lumière et avec du bruit peut entrainer un dysfonctionnement réel.
Nos confrères de Ouest France sont allés sonder une autre sophrologue, Christel Neumager, basée à Chantepie, près de Rennes: “Pour un sommeil de qualité, c’est important de dormir au calme, dans le noir, dans une chambre qui ne soit pas encombrée, un espace calme et apaisant, dédié au sommeil”. Le canapé, qui n’est pas toujours le support le plus confortable, n’est pas idéal à un bon sommeil réparateur.
Les médecins affirment par ailleurs qu’il faut savoir se mettre en condition pour dormir – comme pour manger par exemple. Quand on s’endort dans un canapé, on n’est pas en condition : cela perturbe fortement les signaux, et le sommeil a une forte probabilité de ne pas être très réparateur. Si vous sentez le besoin de dormir, il vaudra mieux se forcer quelques secondes en plus à rester debout, foncer au lit, et s’offrir un bon temps de sommeil.
Favorise l’obésité, rend triste et irritable
Un mauvais sommeil est la source de nombreux autres maux. Marc Rey assure qu’un sommeil déréglé “favorise l’obésité, la baisse des défenses immunitaires, rend triste et irritable “. Que ce soit dans un canapé, dans un fauteuil ou ailleurs, s’assoupir sur un support où le corps ne récupère pas suffisamment peut entrainer des complexités. Souvent, les personnes qui s’endorment sur leur canapé ont un réel déficit de sommeil : il faut savoir écouter son corps, se coucher quand il en a besoin, pour être en bonne santé.
Bien évidemment, d’une personne à une autre, les besoins en sommeil varient. En moyenne, un individu a besoin d’environ 8 heures de sommeil par jour. Le 17 mars prochain, qui sera aussi la Journée nationale du sommeil sur le thème de la santé mentale et du sommeil, nous aidera à en savoir plus.
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