Le gouvernement australien vient d’empêcher la montée au capital d’un fonds d’investissement chinois dans une entreprise d’extraction de terres rares. La production de ces minerais, essentiels notamment pour la fabrication de véhicules électriques, est actuellement très largement dominée par la Chine. L’Australie, pour sa part, a déjà bloqué des prises de participation chinoises dans des entreprises considérées comme stratégiques, en s’appuyant sur une législation sur les investissements étrangers.
On en parle très peu, mais le dysprosium, un métal assez mou pour être coupé au couteau, est essentiel pour l’aéronautique, le nucléaire civil, la construction de véhicules électriques, et sa valeur sur le marché a été multipliée par soixante en 20 ans.
C’est ce métal qu’extrait le groupe Northern Minerals de sa mine située au nord-ouest de l’Australie, et dont elle entend devenir le premier producteur en dehors de Chine. Pour ce faire, il lui faudrait construire une usine de raffinage, un projet estimé à plus de 200 millions d’euros. Sauf que les investisseurs occidentaux ne se bousculent pas, contrairement aux Chinois qui, eux, se sont déjà plusieurs fois manifestés.
Réduire le quasi-monopole de la Chine
Le dernier en date, le fonds Fuxiao, déjà actionnaire de 10% de l’entreprise, souhaitait ainsi doubler sa part du capital. Mais il vient de se voir opposer une fin de non-recevoir de la part du gouvernement australien, qui s’est appuyé sur une loi le dotant d’un droit de veto sur tout investissement étranger estimé attentatoire à la sécurité nationale.
Dans le même temps, le gouvernement, qui souhaite faire de l’Australie une superpuissance des énergies renouvelables et réduire le quasi-monopole de la Chine sur le marché des terres rares, subventionne abondamment le secteur minier, pour y développer l’extraction et le raffinage de minéraux critiques, l’Australie disposant en la matière de réserves considérables.
RFI