Tunisie : après les propos polémiques du Président, les autorités ne comptent pas s’excuser

Après les propos polémiques du Président tunisien sur l’immigration, son ministre des Affaires étrangères Nabil Ammar a affirmé que la Tunisie prônait l’apaisement mais a exclu de présenter des excuses.

Le Président tunisien Kaïs Saïed a dénoncé le 21 février dernier un « complot» visant à « changer la démographie du pays » lors d’une réunion du Conseil de sécurité nationale sur l’immigration clandestine en Tunisie. Le chef de l’État tunisien a affirmé que cette immigration était source de « violences et de crimes ».

Ces propos polémiques suscitent un tollé depuis mais les autorités ne comptent pour autant pas s’excuser. Le ministre des Affaires étrangères Nabil Ammar l’a assuré au cours d’un entretien accordé à l’AFP le lundi 27 février. « Non, il n’est pas question d’excuses du tout, nous n’avons porté atteinte à personne ». En outre, le chef de la diplomatie tunisienne a expliqué que les propos du Président Kaïs Saïed en rapport avec la modification de la démographie de la Tunisie ne pourraient être considérés comme une incitation à la haine. Il a ajouté que les accusations de xénophobie et d’incitation à la haine sont fallacieuses et sans fondement.

Pourtant, plusieurs témoignages font état de violences et d’expulsions visant des Subsahariens en Tunisie, y compris des étudiants. Ce que M. Ammar qualifie d’actes individuels à ne pas confondre avec les actes posées par les autorités. Ce mardi, lors d’une conférence de presse, le leader du Front de salut, un parti d’opposition, Ahmed Nejib Chebbi, s’est insurgé contre ce qu’il a appelé « une incitation à la haine et à la violence contre ces individus. Le régime en place a rendu la relation de la Tunisie tendue avec toutes les parties étrangères et notamment africaines».

Face à cette situation, les ambassades de plusieurs pays ont fait des communiqués demandant à leurs ressortissants qui le souhaitent de s’inscrire pour un retour volontaire au pays. Le Burkina Faso, le Cameroun, le Mali ou encore la Côte d’Ivoire ont lancé cette démarche.

Le Mali même qualifié mardi « d’inacceptables les scènes de violence physique, d’expulsion de bâtiments ou d’expropriation de biens » dont sont victimes les migrants maliens en Tunisie, lors d’une audience à Bamako entre le Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères Seydou Coulibaly et le chargé d’affaires de l’ambassade de Tunisie. Selon des chiffres officiels du Forum tunisien pour les droits économiques, le pays compte 21 000 étrangers subsahariens.

journaldumali

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