Pour Charles Flynn, l’augmentation de la puissance de feu chinoise montre bien que Pékin se prépare à une guerre en dehors de ses frontières. Le haut gradé veut renforcer la puissance de l’US Army pour dissuader la Chine d’attaquer Taïwan.
“2023 sera une année charnière pour équiper les forces américaines et dissuader la Chine d’attaquer Taïwan”. C’est ce qu’a affirmé le général Charles Flynn, commandant de l’US Army dans le Pacifique, lors d’un débat avec la secrétaire à l’Armée des États-Unis Christine Wormuth. D’après Defense News, ces deux officiels ont tenu à rappeler le rôle crucial que pourrait jouer l’armée de terre lors d’une guerre potentielle avec Pékin. Selon eux, “le rôle essentiel des troupes terrestres dans la région Asie-Pacifique est souvent négligé au profit de l’US Navy et de l’US Air Force”.
« Nous sommes en train de développer nos capacités en termes de défense aérienne et antimissile, par exemple, pour être en mesure de protéger nos bases militaires situées sur des îles du Pacifique”, a précisé Christine Wormuth. Pour la secrétaire à l’Armée, ces bases seront essentielles pour assurer une bonne logistique au sein des troupes américaines et leur permettre de combattre efficacement en Asie. De plus, la femme politique a annoncé le développement de missiles hypersoniques à longue portée pour intercepter les armes hypersoniques chinoises.
Des efforts financiers qui en valent la peine pour le général Charles Flynn. “L’accroissement de la puissance de feu de l’armée chinoise ne reflète pas la volonté d’un pays qui souhaite se défendre mais plutôt d’un État qui se prépare à un conflit militaire hors de ses frontières”, a soutenu le haut gradé. Pour soutenir sa rhétorique, l’officier a rappelé que Pékin menait de plus en plus d’exercices militaires sous forme de débarquements sur des “plages ennemies”. Selon lui, c’est un message limpide à l’adresse de Taïwan alors que les relations diplomatiques entre le gouvernement de Xi Jinping et l’île sont extrêmement tendues.
Lors de ces simulations de combat, la marine chinoise a testé les capacités de l’un de ses navires de débarquement : le Yimengshan de la classe “Type 071”. Ce vaisseau peut embarquer et déployer plus de 500 soldats sur les rives ennemies. Il est aussi doté d’un large pont d’envol et peut déployer simultanément deux hélicoptères lourds Z-18. Inspiré du design de l’appareil français “Super Frelon”, cet aéronef peut transporter rapidement 27 soldats au front, notamment sur les plages en vue d’un assaut amphibie.
Charles Flynn n’est pas le seul à craindre une attaque éclair de l’armée de Xi Jinping envers l’État insulaire. En janvier 2023, un autre général Mike Minihan avait exhorté ses troupes à se préparer à une guerre avec la Chine. L’amiral Mike Gilday avait quant à lui estimé que Pékin profiterait de la relative faiblesse de l’US Navy pour envahir l’île dès 2023. Les officiers américains ont baptisé la période 2020-2030 comme la “décennie de l’inquiétude” pour la sécurité et la souveraineté de l’État insulaire gouverné par la présidente Tsai Ing-wen.
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