Grèves en France : « Entre le gouvernement et les syndicats, il y aura forcément un perdant »

À la une de la presse, ce mardi 7 mars, la sixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, aujourd’hui, en France. Les syndicats annoncent des grèves « massives » et reconductibles. La désignation du candidat de l’opposition pour la présidentielle en Turquie prévue en mai. L’ex-Premier ministre Boris Johnson qui fait de nouveau des vagues au Royaume-Uni. Et des infos pour vos papilles.

Les syndicats annoncent des grèves « massives » et reconductibles. Des transports à l’énergie, en passant par l’école, la mobilisation est partie pour durer, d’où le titre de Libération : « Le premier jour du reste de la grève ». La « colère » des Français sera-t-elle « assez forte pour soutenir sur la durée un mouvement de blocage de tout le pays ? » ou « ce ras-le-bol va-t-il se retourner contre les grévistes ? » : d’après Libé, c’est « sur cette deuxième hypothèse que parie l’exécutif ».

La Croix regrette « l’inaptitude française au compromis », qui a conduit, selon lui, « à cette situation regrettable où il n’existe de sortie par le haut pour personne ». Le journal prédit que « quelle que soit la tournure des événements, l’un ou l’autre camp (devra se résigner) à la défaite », la France étant sommée de « choisir entre la crise politique (si le gouvernement recule) ou la crise sociale (s’il parvient à faire passer son texte) ». Une crise dont Le Figaro attribue toute la responsabilité aux grévistes en général, et à la CGT en particulier, accusée de vouloir « mettre l’économie à genoux ». « Loin d’inciter le gouvernement à reculer, ces pratiques devraient être un encouragement à ne rien céder », exige le journal.

En Turquie, le candidat d’opposition au président Recep Tayyip Erdogan a été désigné, lundi 6 mars, par l’alliance de six partis. Kemal Kiliçdaroglu affrontera le président sortant le 14 mai, et Türkiye fait passer cette annonce au second plan, après Recep Tayyip Erdogan et sa promesse de maintenir le scrutin à la date prévue, malgré les 46 000 morts des séismes côté turc. Cumhuriyet indique que le chef du parti républicain du peuple, le CHP, propose de ramener la Turquie à un système parlementaire, en rupture avec le système présidentiel d’Erdogan, et s’il est élu, de gouverner avec les dirigeants des cinq autres formations de son alliance, qui seront alors désignés vice-présidents. Daily Sabah, la version anglophone du journal Sabah, fait quant à lui, état d’une possible bonne nouvelle pour Kemal Kiliçdaroglu : la probabilité que le parti de gauche pro-kurde HDP n’investisse pas de candidat pour favoriser sa candidature au sein de l’alliance.

De la faveur au favoritisme. Au Royaume-Uni, la décision de l’ex-Premier ministre Boris Johnson de demander l’anoblissement de son père fait des vagues. The Daily Mirror fulmine : « Sunak doit mettre un terme à cette farce. Un ex-Premier ministre discrédité, qui demande le titre de ‘sir’ pour son papa discrédité. Peut-on mieux résumer l’habitude de l’Establishment à demander des passe-droits ? Peut-on mieux résumer Boris Johnson ? »

Comme le veut la tradition, l’ex-Premier ministre a dressé, au moment de son départ de Downing Street, sa « liste d’honneurs », avec les noms des personnes qu’il souhaitait voir anoblies. Jusque-là, rien de notable – si l’on peut dire – mais là où ça se corse, c’est que « BoJo » a inscrit sur cette liste son propre père, Stanley Johnson. Il est accusé, entre autres faits d’armes, de harcèlement sexuel et de violences conjugales dans les années 70 et il a milité pour le Brexit, avant de demander la nationalité française. « Bojo », dont on retrouve la « liste d’honneurs » dans le dessin de Morten Morland pour The Times : des Johnson, encore des Johnson, et toujours des Johnson.

The Times s’est aussi penché sur le très « frenchie » palmarès du Guide Michelin dévoilé hier. Le quotidien britannique note que sur les 44 chefs ayant obtenu leur première étoile ou vu leur cote s’améliorer, une seule femme, Georgiana Viou, a été récompensée. Une cheffe au parcours assez singulier, d’ailleurs, puisqu’elle a grandi au Bénin avant de s’installer en France, pour étudier les langues à la Sorbonne. Parmi les plats distingués de cette autodidacte, le pigeon à la betterave et au poivre de Sichuan ou encore le riz au lait croustillant à la vanille de Madagascar, à la mangue et à la cardamome.

Georgiana Viou, qui décrochera peut-être un jour sa troisième étoile, à l’image d’Alexandre Couillon, récompensé pour sa maîtrise des combinaisons iodées et végétales, des produits de la mer et du potager, d’après Libération. Et puisqu’on parle papilles, je vous propose, pour terminer, de jet un cil au New York Times, qui fait état de LA tendance outre-Atlantique, où l’on aime beaucoup consommer les glaçons, y compris dans le vin, sacrilège : les glaçons de luxe. C’est absolument ravissant et absolument hors de prix, puisqu’il faut compter entre 8 et 14 dollars par glaçon. Pas donné et pas écolo non plus, étant donnée la consommation d’eau et d’énergie que nécessite la fabrication de glaçons. Un concept un peu givré, en somme.

france24

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