Déserteur russe du groupe Wagner, Andreï Medvedev a fui en Norvège. Cet ex-mercenaire de 26 ans est entré illégalement dans le pays dans la nuit du 12 au 13 janvier pour y demander l’asile. Depuis Oslo, il répond aux questions de Marc Perelman sur le groupe paramilitaire. Il explique avoir combattu pour le groupe paramilitaire Wagner en Ukraine et avoir été témoin « d’un grand nombre de choses ». Il assure cependant ne pas pouvoir en parler, réservant ces informations aux enquêteurs norvégiens.
Andreï Medvedev, qui a combattu entre juillet et novembre 2022 pour le groupe paramilitaire Wagner en Ukraine, a trouvé refuge en Norvège. Il affirme l’avoir fait en raison des méthodes et des ordres des commandants de Wagner. Selon l’ex-mercenaire, les hommes étaient envoyés au combat comme de la chair à canon et les déserteurs de Wagner ont subi des « conséquences terrifiantes », comme l’exécution à l’aide d’une masse de l’un d’entre eux, une scène horrible filmée et diffusée par Wagner.
Andreï Medvedev dit avoir été témoin « d’un grand nombre de choses » mais avoue ne pas pouvoir en parler. Il nie le fait que les troupes régulières de Wagner aient commis des exactions contre des civils mais affirme que les commandants de Wagner ont, eux, des choses à se reprocher. Il refuse de donner maintenant plus de précisions sur ces crimes et ajoute réserver ces informations aux enquêteurs norvégiens.
Prigojine, un « malade » qui « finira liquidé par ses hommes »
En ce qui concerne Evguéni Prigojine, le patron de Wagner, Andreï Medvedev dit l’avoir vu dans un centre de formation en train d’encourager ses hommes, en affirmant que la ville de Bakhmout avait déjà été quasiment conquise. L’ex-mercenaire explique avoir exprimé son désaccord et avoir été enfermé dans un container pendant plusieurs jours. Prigojine est, selon lui, un « malade » qui a l’impression de pouvoir faire ce qu’il veut. Il pense qui finira « liquidé par ses propres hommes ».
Il ajoute toutefois qu’il continue à obéir au président russe Poutine, auquel cas il ne serait plus là. Mais Andreï Medvedev se dit surpris de voir les récentes apparitions publiques de Prigojine, qui a notamment dénoncé le manque de soutien logistique et de munitions. Il dit ne pas comprendre comment ces « insultes contre l’armée russe » sont tolérées alors que toute critique de la guerre est interdite en Russie.
Andreï Medvedev demande pardon au peuple ukrainien, dont il loue le courage et la résistance. Il insiste sur le fait qu’il ne faut pas faire l’amalgame entre le peuple de la Russie, victime de la propagande du pouvoir, et les dirigeants russes qui ont décidé cette guerre. Il espère obtenir l’asile en Norvège. S’il est renvoyé en Russie, il affirme qu’il y retournera « avec la vérité qu’il a apprise » et qu’il acceptera alors son sort.
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