Alors que le paysage pétrolier et gazier de la région a connu des progrès accélérés, les nations respectives de la région MSGBC ont ciblé en conséquence un déploiement solaire à grande échelle dans le but de soutenir les efforts d’électrification.
Ainsi, un communiqué diffusé à Nouakchott, la capitale de la Mauritanie le 6 mars 2023 et reçu à VivAfrik a annoncé que « l’année dernière, la région du MSGBC a mené un programme ambitieux d’expansion énergétique soutenu par des objectifs de sécurité, d’accessibilité et d’indépendance énergétiques.
Alors que les développements pétroliers et gaziers à grande échelle qui doivent démarrer cette année – tels que le développement pétrolier de Sangomar (100 000 barils par jour) et le projet gazier de Greater Tortue Ahmeyim (2,5 millions de tonnes par an) – promettent des avancées en matière de sécurité énergétique, les progrès réalisés dans le secteur des énergies renouvelables ont ouvert de nouvelles possibilités d’électrification à grande échelle grâce au solaire ».
Le document annonce de nouveaux projets qui améliorent l’accès à l’énergie. Désireux de tirer parti de l’important potentiel solaire disponible dans la région, les pays du MSGBC ont lancé une série de projets solaires au cours de l’année écoulée. En 2022, le Sénégal a lancé une centrale solaire de 23 MW à 40 km de la capitale, Dakar, qui devrait permettre à la Société nationale d’électricité du Sénégal (SENELEC) d’économiser environ 2,7 millions de dollars par an en coûts de combustible pendant les 25 ans de durée de vie du projet, a rappelé le texte.
Qui a relevé qu’en Mauritanie, le géant britannique de l’énergie BP a signé un protocole d’accord avec le gouvernement pour la recherche et le développement du déploiement de l’hydrogène vert, y compris l’évaluation des ressources solaires du pays pour produire de l’hydrogène vert. L’année 2022 a également vu la Mauritanie signer un accord-cadre pour le projet d’hydrogène vert AMAN, d’une valeur de 40 milliards de dollars – visant 12 GW de solaire et 18 GW d’éolien – ainsi que l’achèvement de l’étude de préfaisabilité pour l’installation d’hydrogène vert du Projet Nour, qui comprend 3 GW de solaire.
Avancées en matière de contenu local
Le contenu local est devenu une priorité dans l’espace solaire de la région MSGBC, les nations poussant à la formation de techniciens et au renforcement de la main-d’œuvre locale dans ce secteur. En août 2022, la filiale sénégalaise du groupe de conseil allemand, Gauff Engineering, a vu 247 étudiants sénégalais obtenir le diplôme d’un cours intensif de cinq jours sur les opérations solaires, la maintenance et la supervision à distance. Ces stagiaires qualifiés seront chargés de fournir des mini-réseaux solaires autonomes à 300 villages ruraux, ce qui permettra d’alimenter 20 000 foyers en électricité.
Le communiqué qui met en exergue l’intégration du solaire dans tous les secteurs a noté qu’outre les projets de production d’électricité, la région MSGBC a intégré des systèmes solaires dans d’autres secteurs de l’économie. Dans le domaine de l’agriculture, le Sénégal et la Guinée-Conakry ont introduit des systèmes de pompage d’irrigation solaire (SIPS) pour remplacer les générateurs diesel traditionnels.
Parmi les projets lancés l’année dernière, citons l’installation solaire de 50 kWp de GreenTec – qui alimente le traitement et le dessalement d’une eau potable de 2 000 litres par heure au Sénégal ; les installations SIPS communautaires d’Enda Tiers Monde, qui approvisionnent 400 maraîchers en eau au Sénégal ; le projet d’irrigation Bonergie, qui comprend 2 000 pompes et 500 systèmes d’irrigation goutte à goutte, entre autres.
Du côté de l’exploitation minière, la société canadienne d’extraction d’or Kinross a investi 55 millions de dollars dans le solaire pour alimenter sa mine de Tasiast en Mauritanie. À mesure que l’industrie minière se développe dans la région, les acteurs devraient se tourner vers l’énergie solaire pour alimenter leurs opérations.
Selon le texte, bien qu’il s’agisse d’un secteur relativement nouveau, le marché solaire du MSGBC devrait connaître une croissance significative grâce à l’arrivée de nouveaux acteurs dans la région, à l’intensification des efforts d’électrification par les gouvernements et à l’afflux de nouveaux investissements sur le marché en raison des tendances capitalistiques liées à la transition énergétique.
Pourtant, alors que le monde s’attend à ce que jusqu’à 600 GW de nouvelles capacités solaires soient ajoutés au cours des cinq prochaines années, l’Afrique continue de recevoir seulement 2 % des investissements mondiaux. Ainsi, la prochaine conférence et exposition MSGBC Oil, Gas & Power – qui se tiendra en Mauritanie les 21 et 22 novembre – positionnera la région comme la destination de choix pour les investissements étrangers, tout en invitant de nouveaux acteurs à se connecter aux opportunités énergétiques régionales.
Alors que la région a célébré sa première production de pétrole et de gaz cette année, la conférence permettra de discuter de la suite des événements et de la manière dont la région peut se positionner en tant que pôle mondial des énergies renouvelables grâce à l’adoption de technologies telles que l’énergie solaire, lit-on dans le document parvenu à VivAfrik.
VivAfrik