Dans un message vidéo diffuse sur les réseaux sociaux ce soir, Volodymyr Zelensky demande à son état-major « de trouver les forces appropriées pour aider les gars à Bakhmout ». Les troupes russes ont progressé ces dernières semaines au nord et au sud de la ville, coupant trois des quatre routes d’approvisionnement ukrainiennes et ne laissant plus que celle menant plus à l’ouest vers Tchassiv Iar comme voie de sortie..
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé ce lundi avoir demandé à ses commandants militaires de « trouver les forces » pour défendre Bakhmout, épicentre des combats dans l’est du pays, autour de laquelle les troupes russes ont resserré leur étau.
« J’ai dit à l’état-major de trouver les forces appropriées pour aider les gars à Bakhmout », a déclaré Volodymyr Zelensky dans une vidéo, affirmant « qu’aucune partie de l’Ukraine ne peut être abandonnée » aux Russes.
Il a également demandé une enquête à la Cour pénale internationale après la diffusion d’une vidéo montrant, selon Kiev, un prisonnier de guerre ukrainien exécuté par des soldats russes .
18h36 TU. « Consensus » au sein de l’armée ukrainienne pour « continuer à défendre » Bakhmout
Il existe un « consensus » au sein de l’armée ukrainienne pour « continuer à défendre » Bakhmout, épicentre des combats dans l’est, malgré le risque d’un encerclement par les troupes russes, a déclaré lundi à l’AFP un conseiller de la présidence ukrainienne.
« Il y a un consensus parmi les militaires sur la nécessité de continuer à défendre la ville et à épuiser les forces ennemies, tout en construisant de nouvelles lignes de défense en parallèle au cas où la situation changerait », a indiqué Mykhaïlo Podoliak, réfutant tout retrait ukrainien de Bakhmout.
Selon lui, « la défense de Bakhmout a atteint ses objectifs » en épuisant les forces russes donnant du temps à l’armée ukrainienne pour former « des dizaines de milliers de troupes pour préparer une contre-offensive ».
« Même si les dirigeants militaires décident à un moment donné de se replier sur des positions plus avantageuses, la défense de Bakhmout constituera un grand succès stratégique », a estimé Mykhaïlo Podoliak.
Il a toutefois précisé qu’aucune décision sur un éventuel retrait ukrainien n’avait été prise à l’heure actuelle.
Au contraire, le commandement ukrainien a annoncé ce lundi son intention de « renforcer » ses positions à Bakhmout, où les deux camps ont subi de lourdes pertes ces derniers mois.
Les troupes russes ont progressé ces dernières semaines au nord et au sud de la ville, coupant trois des quatre routes d’approvisionnement ukrainiennes et ne laissant plus que celle menant plus à l’ouest vers Tchassiv Iar comme voie de sortie.
17h30 TU. Kiev réclame une enquête après une vidéo montrant l’exécution présumée d’un prisonnier de guerre ukrainien
Le chef de la diplomatie ukrainienne réclame une enquête de la Cour pénale internationale (CPI) après la diffusion d’une vidéo montrant, selon lui, un prisonnier de guerre ukrainien exécuté par des soldats russes.
« Horrible vidéo d’un prisonnier de guerre ukrainien désarmé exécuté par les forces russes pour avoir simplement dit ‘Gloire à l’Ukraine’. Une autre preuve que cette guerre est génocidaire », a commenté Dmytro Kouleba sur Twitter.
Horrific video of an unarmed Ukrainian POW executed by Russian forces merely for saying "Glory to Ukraine". Another proof this war is genocidal. It is imperative that @KarimKhanQC launches an immediate ICC investigation into this heinous war crime. Perpetrators must face justice.
— Dmytro Kuleba (@DmytroKuleba) March 6, 2023
« Il est impératif que (le procureur de la CPI) Karim Khan lance une enquête immédiate sur ce crime de guerre odieux », a-t-il ajouté: « Les auteurs de ces actes doivent être traduits en justice ».
Dmytro Kouleba faisait référence à une vidéo amateur circulant aujourd’hui sur les réseaux sociaux, montrant ce qui semble être un soldat debout dans une tranchée en train de fumer une cigarette et abattu avec une arme automatique après avoir dit « Gloire à l’Ukraine ».
L’AFP n’a pas pu vérifier de manière indépendante où et quand les images ont été filmées, ni si elles montraient, comme l’affirment les responsables ukrainiens et les utilisateurs des médias sociaux, un prisonnier de guerre ukrainien.
La phrase « Gloire à l’Ukraine » était répétée sur les réseaux sociaux en Ukraine ce lundi, tandis que plusieurs responsables appelaient à une enquête et réclamaient justice.
Moscou et Kiev se sont à plusieurs reprises mutuellement accusé d’avoir tué des prisonniers de guerre depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
17h12 TU. Des armes gonflables tchèques en force depuis l’invasion russe en Ukraine
Les leurres militaires gonflables, représentant notamment les lance-roquettes Himars et les chars Abrams, ont fait exploser la production d’une entreprise tchèque depuis le début de l’invasion russe en Ukraine l’année dernière, déclarent ses responsables à l’AFP.
La société Inflatech, basée dans la ville de Decin, dans le nord de la République tchèque, fondée il y a huit ans, fabrique déjà plus de 30 types d’armes factices gonflables utilisées pour tromper l’ennemi.
« Nous vendons à de nombreux gouvernements dans le monde, pas seulement en Europe, mais aussi dans d’autres pays, d’autres régions », a déclaré aux journalistes Poven Kumaresan, directeur des ventes et du marketing d’Inflatech.
Il a ajouté qu’une trentaine d’employés de sa société produisaient entre 30 et 40 leurres par mois.
Les leurres, dont des chars, des véhicules blindés et même des avions de chasse, sont fabriqués en soie synthétique et gonflés à l’aide de pompes. Ils pèsent entre 25 et 90 kilos et il faut deux à quatre personnes pour les manipuler.
Selon Poven Kumaresan, l’entreprise a besoin de 72 heures pour concevoir un modèle si elle dispose des plans exacts de l’original, et de deux semaines si elle travaille « à partir de zéro« . Il lui a fallu 60 jours pour expédier une réplique d’Himars à compter du moment où son client lui a passé la commande.
Inflatech a jusqu’à présent déployé des « dizaines » de faux lance-roquettes Himars.
Bien que ses produits ne soient pas des armes, ils sont classés matériel militaire et doivent être approuvés par les autorités gouvernementales.
Le gouvernement tchèque a déclaré le mois dernier qu’il avait fourni à l’Ukraine une aide militaire d’une valeur d’environ un demi-milliard de dollars depuis le début de l’invasion le 24 février 2022.
16h54 TU. Deux pilotes ukrainiens aux États-Unis pour une évaluation de compétences
Deux pilotes ukrainiens se trouvent actuellement aux États-Unis pour une observation de leurs compétences afin de mieux les aider sur le terrain, ont indiqué des responsables américains. Leur présence ne signale pas de changement dans la position américaine, ont assuré ces responsables sous couvert de l’anonymat, Washington excluant toujours de fournir des F-16 à Kiev.
Les pilotes se trouvent à Tucson, dans l’Arizona (ouest des États-Unis), pour ce qui est « essentiellement une discussion entre membres de l’armée de l’air et une observation de la manière dont l’armée de l’air américaine opère », a affirmé un responsable militaire.
Cet événement « de familiarisation (…) nous permet de mieux aider les pilotes ukrainiens à devenir des pilotes plus efficaces et à mieux les conseiller sur la manière de développer leurs propres capacités », a-t-il ajouté.
« Le programme implique de regarder comment les pilotes ukrainiens mènent la planification et l’exécution de leur mission dans des simulateurs de vol afin de déterminer comment nous pouvons mieux conseiller l’armée de l’air ukrainienne dans la manière d’utiliser les capacités qu’elle a et que nous leur avons données », a précisé un autre responsable.
Ces deux pilotes ne voleront pas à bord d’appareils lors de cet événement, mais ils utiliseront un simulateur de vol, a dit le responsable militaire.
Citant trois sources, la chaîne CNN a affirmé qu’il s’agissait de déterminer combien de temps il faudrait pour former des pilotes ukrainiens à piloter des F-16.
Sollicité par l’AFP à ce sujet, le responsable militaire a répondu qu’« il n’y a(vait) pas de nouvelles informations concernant les F-16 à l’Ukraine ».
Et « il n’y a pas de plans dans l’immédiat pour augmenter le nombre de pilotes au-delà des deux actuellement à Tucson, mais nous ne fermons pas la porte à de futures opportunités », a-t-il ajouté.
L’autre responsable a insisté sur le fait qu’il s’agissait « de les aider à mieux utiliser leurs propres capacités et les capacités que nous leur avons fournies sur leurs propres avions ».
Cela n’est pas lié « aux F-16, il n’y a pas de changement dans notre position à ce sujet », a-t-il dit.
Jusqu’ici, les Occidentaux se sont montrés réticents à livrer des avions de combat à l’Ukraine, de crainte d’une escalade avec Moscou.
16h21 TU. Les autorités allemandes démantèlent un réseau de hackers russes
Les autorités allemandes ont annoncé avoir identifié des responsables clés d’un réseau international de hackers liés à la Russie, soupçonnés d’avoir visé dans le monde plus de 600 institutions, dans le cadre d’une opération menée avec le FBI américain et l’agence européenne Europol.
Ce réseau est soupçonné d’une première attaque d’envergure contre le système de santé britannique en 2017, puis par la suite contre de nombreuses entreprises et institutions « dans le monde entier ». En Allemagne, l’hôpital universitaire de Düsseldorf et le grand groupe de média Funke ont compté parmi ses victimes en 2020.
Après des recherches de plusieurs années, les enquêteurs ont procédé la semaine dernière à des perquisitions en Allemagne et en Ukraine, a indiqué dans un communiqué la police judiciaire de la région de Rhénanie du Nord-Westphalie, chargée de l’enquête.
Les autorités ont émis des mandats d’arrêt à l’encontre de trois suspects clés du groupe, qui auraient « des liens avec la Russie » et qui sont désormais « recherchés dans le monde entier ».
Les polices néerlandaise et ukrainienne ont également participé à l’opération.
Le réseau de hackers, qui s’identifie sous plusieurs noms comme « Indrik Spider » ou « DoppelSpider », est accusé de « chantage numérique » et « sabotage d’ordinateur ». Il cible ses victimes en utilisant un rançongiciel, ou « ransomware« , avec l’objectif de leur extorquer de grosses sommes d’argent.
L’affaire illustre « le caractère international des cyberattaques, aussi bien de leur auteurs que de leurs victimes », a estimé le responsable de la cybercriminalité de la police du Land, Markus Hartmann, cité dans le communiqué. « Mais le succès de l’opération prouve aussi que nous, en tant que forces de l’ordre, sommes capables d’agir au niveau international« , a-t-il dit.
De nombreux sites internet allemands -dont ceux de compagnies aériennes- ont subi des piratages ces derniers mois. Des groupes russes sont soupçonnés d’en être les auteurs, alors que les tensions avec Moscou sont à leur comble depuis l’invasion russe de l’Ukraine entamée le 24 février 2022.
L’Allemagne a déjà été visée ces dernières années par plusieurs cyberattaques imputées à la Russie, dont une en 2015 avait affecté le Bundestag, la chambre basse du parlement allemand, et les services de l’ex-chancelière Angela Merkel.
14h54 TU. « Notre priorité n°1 » est de prévenir un accident nucléaire en Ukraine déclare Rafael Grosse, directeur de l’IAEA
Le président de l’IAEA s’est exprimé ce lundi lors d’une réunion de l’Agence internationale de l’énergie atomique.
« Les questions liées à la sécurité nucléaire et la situation en Ukraine continuent à concentrer toute notre attention et notre travail. C’est la priorité n°1 du moment. » Mais Rafael Grossi déplire ne pas avoir réussi à obtenir un accord sur la mise en place d’une zone de sécurité nucléaire autour de la centrale de Zaporijia « mais je ne cesserai pas d’essayer » a-t-il rajouté.
« Comment pouvons-nous dire que nous sommes sérieux sur la question de la sécurité nucléaire si nous ne sommes pas en mesure de garantir la sureté nucléaire et un périmètre de sécurité autour de la centrale qui se trouve en plein dans une zone de combat » a déclaré le chef de l’AIEA.
14h11 TU. La Russie affirme avoit déjoué un assassinat piloté par l’Ukraine
« Le Service fédéral russe de sécurité a déjoué un attentat organisé par les services spéciaux ukrainiens contre Konstantin Malofeïev, président du conseil d’administration du groupe Tsargrad », a déclaré le FSB dans un communiqué.
Le FSB a affirmé que ce projet d’assassinat présumé avait été préparé par Denis Kapoustine, présenté comme le fondateur d’un groupe de « saboteurs » qui a revendiqué sur les réseaux sociaux une incursion la semaine dernière dans une région russe frontalière de l’Ukraine.
Selon le FSB, Denis Kapoustine, un militant d’extrême droite russe né en 1984, « réside sur le territoire ukrainien et agit sous contrôle du SBU », les services spéciaux ukrainiens.
Une enquête pour « attentat », « implication dans des activités terroristes » et « trafic d’explosifs » a été ouverte à son encontre par le FSB.
L’AFP n’était pas en mesure de vérifier ces affirmations de manière indépendante.
Konstantin Malofeïev, la cible présumée, est un milliardaire visé depuis 2014 par des sanctions européennes et américaines imposées à la Russie pour l’annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée.
Il est le fondateur du groupe Tsargrad, qui comprend notamment une chaîne de télévision nationaliste et conservatrice. Il a notamment financé le parc du Puy du Fou de Philippe de Villiers.
Selon le communiqué du FSB, l’attentat devait être commis à l’aide d’un engin explosif artisanal placé dans la voiture de Konstantin Malofeïev.
En août dernier, le FSB avait déjà accusé les services spéciaux ukrainiens d’avoir tué de cette manière Daria Douguina, fille d’un idéologue réputé proche du Kremlin, morte dans l’explosion de sa voiture près de Moscou.
Le FSB accuse également Kapoustine d’avoir organisé et participé jeudi dernier à l’« infiltration » ukrainienne dans la région de Briansk (sud-ouest), frontalière de l’Ukraine, qui a fait deux morts et un enfant blessé selon Moscou.
La présidence ukrainienne a démenti ces allégations, y voyant une « provocation délibérée » qui vise, selon elle, à justifier l’offensive militaire que mène Moscou en Ukraine depuis plus d’un an.
13h33 TU. Bielorussie : l’opposante Tikhanovskaïa condamnée à 15 ans de prison par contumace
Un tribunal bélarusse a condamné ce lundi par contumace à 15 ans de prison la principale opposante contrainte à l’exil Svetlana Tikhanovskaïa.
Selon l’agence de presse étatique Belta et l’organisation de défense des droits humains Viasna, un autre opposant célèbre, Pavel Latouchko, a été condamné à 18 ans de prison. Trois autres personnes ont été condamnées à 12 ans de prison.
Svetlana Tikhanovskaïa a rapidement réagi, jurant de continuer sa lutte et ses activités politiques après l’annonce de sa condamnation dans un procès qu’elle a qualifié de « farce ».
« Aujourd’hui, je ne pense pas à ma propre peine. Je pense à des milliers d’innocents, de détenus et de condamnés à de véritables peines de prison », a-t-elle indiqué sur Twitter. « Je ne m’arrêterai pas tant que chacun d’eux ne sera pas libéré ».
15 years of prison.
This is how the regime “rewarded” my work for democratic changes in Belarus.
But today I don't think about my own sentence. I think about thousands of innocents, detained & sentenced to real prison terms.
I won't stop until each of them is released. pic.twitter.com/9kQREV0sgl
— Sviatlana Tsikhanouskaya (@Tsihanouskaya) March 6, 2023
Lors de ce procès qui s’est déroulé de façon opaque, Svetlana Tikhanovskaïa était visée par une dizaine d’accusations, notamment celle de « conspiration pour prendre le pouvoir de manière inconstitutionnelle ».
La semaine dernière, le Parquet avait requis 19 ans de prison contre l’opposante âgée de 40 ans et réfugiée en Lituanie.
La condamnation de Svetlana Tikhanovskaïa et des quatre autres opposants s’inscrit dans un contexte de répression accélérée au Bélarus, une ex-république soviétique dirigée d’une main de fer depuis trois décennies par Alexandre Loukachenko.
Vendredi, le militant Ales Bialiatski, colauréat du prix Nobel de la paix 2022 et figure du mouvement démocratique au Bélarus, a été condamné à 10 ans de prison.
Contrairement à Svetlana Tikhanovskaïa, il se trouve toujours au Bélarus, où il est emprisonné depuis 2021.
13h31 TU Le ministre russe de la Défense inspecte des travaux de reconstruction à Marioupol
Le ministre russe de la Défense s’est rendu en zone occupée en Ukraine pour inspecter les travaux de reconstruction à Marioupol, ville dévastée par un siège destructeur mené par ses troupes au printemps.
Le ministre Sergueï Choïgou a déjà mené récemment une inspection dans un « poste de commandement » sur le front dans l’est de l’Ukraine, au moment où fait rage la bataille pour la ville très disputée de Bakhmout.
« Dans le cadre d’un déplacement dans la zone de l’opération militaire spéciale », Sergueï Choïgou a mené des inspections sur les sites d’infrastructures déjà reconstruits ainsi que sur de nouveaux chantiers à Marioupol, dans le Donbass, a annoncé l’armée russe dans un communiqué qui ne précise pas la date exacte de cette visite.
Il y a notamment visité un centre médical, un autre de secours et un nouveau quartier résidentiel comprenant 12 immeubles, poursuit le communiqué, en ajoutant qu’il s’est également vu présenter un rapport sur la construction d’un important aqueduc censé relier la DNR à la région russe de Rostov.
L’armée russe est en charge des principales reconstructions dans les territoires ukrainiens annexés. Marioupol, importante cité portuaire du sud-est de l’Ukraine, avait été ravagée au printemps 2022 lors d’un siège mené par l’armée russe face à des soldats ukrainiens notamment retranchés pendant plusieurs semaines dans la gigantesque aciérie Azovstal.
La visite à Marioupol de Sergueï Choïgou intervient alors que des combats acharnés continuent pour le contrôle de Bakhmout, dans la région de Donetsk, une localité à la valeur stratégique limitée mais qui est devenue un symbole car les deux camps s’y affrontent depuis des mois.
Fin décembre, Sergueï Choïgou avait effectué deux visites de ce type dans la zone de l’« opération spéciale » en Ukraine, le nom que Moscou donne au conflit.
Le port stratégique de Marioupol avait été conquis en mai dernier par les forces russes, après plus de deux mois de siège qui ont dévasté une grande partie de la ville: de nombreux immeubles d’habitation, écoles et commerces ont été détruits.
Avant l’offensive militaire russe, la ville, bâtie au bord de la mer d’Azov, comptait plus de 400.000 habitants. Mais elle s’est en grande partie dépeuplée, nombre de résidents ayant fui les combats.
Le gouvernement russe a présenté un plan l’été dernier pour reconstruire Marioupol en trois ans, un objectif qui semble ambitieux, compte tenu de l’ampleur des destructions.
En décembre, l’équipe de l’opposant russe emprisonné et pourfendeur de la corruption, Alexeï Navalny, a publié une enquête accusant des responsables du ministère russe de la Défense de détournements de fonds dans les travaux de reconstruction de Marioupol.
13h26 TU. L’armée ukrainienne refuse d’abandonner ses positions à Bakhmout
L’armée ukrainienne a annoncé ce lundi son intention de « renforcer » ses positions à Bakhmout, épicentre des combats dans l’Est du pays.
Cette annonce intervient au moment où le patron du groupe paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine, s’est une nouvelle fois plaint d’un manque de munitions pour ses hommes, en première ligne dans cette bataille qui dure depuis l’été dernier.
Loin de reculer, alors que les rumeurs d’un retrait vont bon train depuis une semaine, les commandants en chef de forces armées ukrainiennes « se sont prononcés en faveur de la poursuite de l’opération défensive et d’un renforcement de nos positions à Bakhmout » lors d’une réunion avec le chef de l’État Volodymyr Zelensky, a indiqué la présidence ukrainienne.
Les troupes russes ont progressé ces dernières semaines au nord et au sud de la ville, coupant trois des quatre routes d’approvisionnement ukrainiennes et ne laissant plus que celle menant plus à l’ouest vers Tchassiv Iar comme voie de sortie.
Malgré la menace d’un encerclement et l’importance stratégique limitée de la ville, les Ukrainiens continuent de défendre avec acharnement Bakhmout, où le président Zelensky s’était rendu en décembre et juré de tenir « aussi longtemps que possible ».
Alors que certains analystes s’interrogent sur l’intérêt pour les Ukrainiens de s’accrocher à cette ville aujourd’hui dévastée, l’ISW a estimé dans une note que la défense de Bakhmout restait « stratégiquement sensée« , car elle « continue d’épuiser les effectifs et les équipements russes ».
12h56 TU. Kiev dit avoir rempli les conditions pour l’ouverture de négociations dans le cadre de son adhésion à l’Union européenne
Le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal a annoncé la nomination d’un nouveau directeur à la tête du bureau national anti-corruption (NABU), affirmant que Kiev avait ainsi mis en œuvre les sept réformes réclamées par l’Union européenne en vue de négociations d’adhésion. « L’Ukraine a maintenant rempli les sept recommandations de l’UE (…) Cela démontre notre détermination à passer au début des négociations d’adhésion dès cette année », a déclaré Denys Chmygal dans un communiqué.
Le nouveau directeur du NABU est Semen Kryvonos, 40 ans, un juriste inconnu du grand public qui dirigeait jusqu’à présent une agence publique pour l’architecture et la planification urbaine.
Une influent militant anti-corruption ukrainien Vitaly Chabounine a déclaré sur Facebook que Semen Kryvonos avait « zéro expérience » d’enquêtes contre la corruption et qu’il était lié à la présidence.
Bruxelles a accordé à Kiev le statut de candidat officiel à l’Union européenne en juin 2022, quatre mois après que le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
L’UE avait toutefois accompagné le maintien de ce statut à au franchissement de sept étapes, parmi lesquels le renforcement de l’État de droit, la poursuite des réformes judiciaires, la lutte contre la corruption ou encore la mise en oeuvre d’une « loi anti-oligarques ».
La prochaine étape du long et difficile chemin vers l’intégration dans l’Union est l’ouverture de négociations d’adhésion, une décision qui doit être prise par les Etats membres à l’unanimité après proposition de la Commission.
Les autorités ukrainiennes répètent vouloir entamer les négociations d’adhésion dès cette année, mais le processus risque de prendre des années.
9h54 TU. L’Ukraine dit avoir abattu 13 drones explosifs dans la nuit
L’Ukraine affirme avoir abattu 13 drones explosifs de fabrication iranienne sur 15 lancés par la Russie dans la nuit, la livraison de systèmes de défense aérienne occidentaux aidant Kiev à affronter plus efficacement cette menace depuis plusieurs semaines.
« Les envahisseurs russes ont attaqué l’Ukraine avec des Shahed-131/136 depuis le nord (la région russe de Briansk) », a indiqué l’armée de l’air ukrainienne.
Au total, « 15 lancements de drones ont été enregistrés et 13 Shahed ont été détruits », selon la même source.
Les autorités ukrainiennes n’ont pas fait état de dégâts humains ou matériels causés par les deux drones qui n’ont pas été abattus.
Selon l’administration militaire de Kiev, des drones ont notamment été lancés sur la capitale ukrainienne mais tous ont été abattus et il n’y a eu ni victimes, ni dégâts.
Depuis octobre et après plusieurs revers sur le terrain, Moscou s’est mis à viser fréquemment des infrastructures ukrainiennes dites « essentielles », notamment énergétiques, privant des millions d’habitants sans électricité durant l’hiver.
La fréquence de ces attaques s’est toutefois ralentie ces dernières semaines tandis que l’Ukraine a renforcé ses capacités de défense aérienne et que les Occidentaux ont déjà fourni, ou vont livrer, à Kiev des systèmes modernes (NASAMS, IRIS-T, Aspide 2000, Hawk, Patriot…).
La semaine dernière, une attaque impliquant 14 drones – dont 11 abattus – a toutefois tué deux personnes, des sauveteurs, à Khmelnytsky (ouest).
9h54 TU. Le patron de Wagner se plaint à nouveau d’un manque de munitions
Le patron du groupe paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine, dont les hommes sont en première ligne dans l’est de l’Ukraine, s’est de nouveau plaint d’un manque de munitions, attribuant les retards de livraison à une possible « trahison ».
« Des ordres ont été donnés pour la livraison le 23 février. Mais à ce jour, la plupart des munitions n’ont pas été envoyées », a déclaré Evgueni Prigojine dans un message publié dimanche soir sur les réseaux sociaux. Il a évoqué deux raisons possibles pour expliquer ce retard: « La bureaucratie ordinaire ou une trahison« .
Les combattants de Wagner sont en première ligne dans la bataille pour Bakhmout, ville de l’est de l’Ukraine que la Russie cherche à conquérir depuis plusieurs mois et où les forces de Moscou et de Kiev ont subi de lourdes pertes.
Le mois dernier, Evgueni Prigojine avait multiplié les critiques virulentes à l’adresse du ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, et du chef d’état-major, Valéri Guerassimov, les accusant de commettre une « trahison » en refusant de fournir des munitions à Wagner. Quelques jours plus tard, Prigojine avait annoncé que des munitions seraient finalement livrées.
Signe que les tensions persistent, dans une vidéo publiée pendant le week-end, Evgueni Prigojine a semblé mettre en garde l’armée russe en affirmant que « si Wagner se retire maintenant de Bakhmout, c’est le front tout entier qui s’effondrera ».
« Il s’effondrera jusqu’aux frontières de la Russie, peut-être même plus loin. De manière générale, la situation ne sera pas des plus agréables », a-t-il poursuivi.
Malgré les fortes tensions entre Wagner et l’armée, les forces russes ont progressé ces derniers jours autour de Bakhmout, menaçant d’encercler cette ville que les Ukrainiens continuent de défendre avec acharnement.
09h00 TU. Revenus pétro-gaziers record pour l’État norvégien sur fond de guerre en Ukraine
L’État norvégien a encaissé des revenus pétro-gaziers record l’an dernier, du fait notamment de la guerre en Ukraine qui a contribué à propulser le prix du gaz à des sommets historiques en Europe.
D’après des estimations de l’Institut norvégien de statistique SSB, l’État a engrangé 1.457 milliards de couronnes (131 milliards d’euros) de revenus liés aux hydrocarbures, « de loin le chiffre le plus élevé jamais enregistré ».
À titre de comparaison, c’est près de trois fois plus qu’en 2021 (498 milliards de couronnes). Du fait d’une nette réduction des livraisons russes et d’une augmentation de ses propres exportations, la Norvège est devenue en 2022 le plus gros fournisseur de gaz naturel de l’Europe, tirant au passage parti de l’envolée des cours qui ont atteint un record au cours de l’été.
Ces recettes exceptionnelles ont parfois valu au pays scandinave d’être taxé de « profiteur de guerre », une étiquette qu’Oslo rejette.
Après 1 milliard d’euros l’an dernier, le gouvernement norvégien a décidé d’accorder 75 milliards de couronnes (6,8 milliards d’euros) d’aide civile et militaire à l’Ukraine sur les cinq années à venir (2023-2027), soit 15 milliards de couronnes par an.
L’État norvégien engrange des revenus pétro-gaziers via les taxes imposées aux compagnies pétrolières, ses participations directes dans les gisements pétroliers et gaziers et dans les infrastructures (pipelines, etc.) et les dividendes versés par le géant de l’énergie Equinor, dont il détient 67%.
7h TU – Le ministre russe de la Défense dans le Donbass
Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, s’est rendu ce lundi 6 mars en Ukraine pour inspecter les travaux de reconstruction dans le Donbass. Cette annonce intervient alors que l’armée russe a déjà fait état samedi d’une inspection menée par M. Choïgou dans un « poste de commandement » sur le front dans l’est de l’Ukraine.
Cette visite intervient alors que des combats acharnés continuent pour le contrôle de Bakhmout, dans la région de Donetsk, une localité à la valeur stratégique limitée mais qui est devenue un symbole car les deux camps s’y affrontent depuis des mois.
3h54 TU. Dans les Carpates ukrainiennes, skier pour oublier la guerre – reportage
Loin des sirènes d’alerte et de la peur des frappes russes, Svetlana Kocievska savoure le calme de Bukovel, une station de ski nichée dans les sapins des Carpates dans l’extrême-ouest ukrainien.
La station de ski de Bukovel, en Ukraine. 1er mars 2023 AFP
Ses deux petits batifolent à l’air pur dans la neige, un rare moment de joie offert par leurs grands-parents. « Ils subissent de plein fouet l’impact psychologique du conflit », raconte cette dentiste de 33 ans, originaire de la région centrale de Vinnytsia. « Faire l’école à la maison, sans contact avec leurs camarades, c’est mauvais pour leurs cerveaux », dit-elle à l’AFP.
Liliya, qui préfère taire son nom de famille pour des raisons de confidentialité, salue elle aussi ce répit bienvenu après une année de tourments. À ses côtés, sa fille de huit ans et son mari militaire, qui profite de quelques jours de permission. Tous trois viennent de la région de Soumy, à 20 km à peine de la frontière avec la Russie. « Ici, nous essayons d’oublier la guerre », confie la jeune femme fébrile, un oeil sur son téléphone qui lui signale « trois à quatre fois par jour » les alertes à la maison. Interprète d’anglais, elle s’était réfugiée en Allemagne après l’invasion russe, mais elle est rentrée au bout de trois mois pour retrouver son époux.
Perché à 1.300 mètres d’altitude au-dessus du village de Polyanytsya, le domaine huppé de Bukovel s’étend sur 75 km de pistes et compte 17 remontées mécaniques.
Cette station réputée attirait avant la guerre une foule de visiteurs, dont de nombreux touristes étrangers. Désormais, ils se font rares et de nombreux projets immobiliers, qui avaient poussé au fil de la rapide expansion des lieux, sont à l’abandon.
« L’ambiance est très différente maintenant », raconte, veste rouge et casque vissé sur la tête, le moniteur de ski Bogdan Nakonechniy.
À 26 ans, il en est à sa troisième saison et se souvient de l’affluence passée. « Nous avons moins de monde cette année et ceux qui sont là sont très émotifs, à fleur de peau. Ils apprécient chaque moment volé à la guerre », souligne l’instructeur.
Sur les pistes, femmes et enfants côtoient des hommes trop âgés pour combattre.
« 99% de nos clients sont Ukrainiens », confirme Taras Humenyuk, employé dans une boutique de vêtements de ski. « Auparavant 30% venaient d’autres pays, maintenant cela se limite aux visites occasionnelles de Roumains ou Moldaves voisins ».
Pour ce magasin, le défi est aussi logistique. Quasiment tout le stock d’équipements, des anoraks aux chaussures de l’entrepôt central, situé en banlieue de Kiev, a été anéanti au début du conflit par un tir de missile russe. « Nous avons encore du mal à être approvisionnés. Les marques étrangères ne veulent pas nous envoyer de marchandises par peur de ne pas être payées », explique le jeune salarié à lunettes.
Devant la chute de la fréquentation, Natalia Havrylenko, 48 ans, a choisi de transformer son hôtel-restaurant en un lieu « au service de la société ». Générateurs, connexion au réseau internet Starlink: quand les troupes russes ont ciblé les infrastructures énergétiques à travers l’Ukraine l’an dernier, les gens du coin se sont réunis dans cet espace pour « être au calme et travailler sans interruption ».
Avec la victoire, les touristes reviendront, souffle-t-elle avec sérénité.
Non loin, une cabane vend des boissons pour réchauffer les skieurs. De la liqueur de cerise, lance le barbu Vladislav Fedchuk, un travailleur saisonnier de 22 ans venu de Lviv. « L’Ukraine va gagner et bientôt on retrouvera une vie normale. Qui sait, peut-être qu’un jour je pourrai même apprendre à skier », sourit-il.
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