Mardi 7 mars, des milliers de personnes ont manifesté en Géorgie contre une loi controversée sur les « agents de l’étranger », dénoncé par les détracteurs du pouvoir comme un outil d’intimidation envers les médias et les ONG. Selon la police géorgienne au moins 66 personnes ont été interpellées et selon le ministère de l’Intérieur « près de 50 policiers » ont été blessés.
La police géorgienne a interpellé au moins 66 personnes lors de manifestations mardi 7 mars à Tbilissi, la capitale, contre une loi controversée visant médias et ONG, ont indiqué mercredi les autorités de ce pays du Caucase.
« Près de 50 policiers » ont été blessés lors de ces protestations, dispersées à coups de gaz lacrymogènes et de canons à eau, a ajouté le ministère géorgien de l’Intérieur dans un communiqué.
Le ministère a indiqué que de « violents incidents » avaient eu lieu lors de ces manifestations, près du Parlement géorgien, et a précisé que des « civils » avaient également été blessés, sans préciser leur nombre.
Selon cette source, des protestataires ont jeté des pierres et des « cocktails Molotov » sur la police, en tentant de mener une « attaque organisée » contre le Parlement géorgien.
Un texte rappelant une loi similaire adoptée en Russie
Les manifestants protestaient contre une loi votée en première lecture au Parlement qui obligerait les organisations géorgiennes recevant plus de 20 % de leur financement de l’étranger à s’enregistrer en tant qu’« agents de l’étranger », sous peine d’amendes.
Ce texte rappelle une loi similaire adoptée en Russie en 2012 et que le Kremlin utilise pour réprimer les médias et les organisations d’opposition ou les simples voix critiques, considérés comme des « agents étrangers ».
Mardi, la présidente géorgienne, Salomé Zourabichvili, s’est exprimée à la télévision depuis New York pour se dire « aux côtés » des manifestants qui protestent.
La Géorgie, petite ex-république soviétique du Caucase, ambitionne de rejoindre l’UE et l’Otan, mais plusieurs mesures du gouvernement ont récemment jeté une ombre sur ces aspirations et soulevé des doutes sur ses liens avec le Kremlin.
L’UE condamne la loi controversée
De son côté, le chef de la diplomatie de l’Union européenne Josep Borrell a condamné la loi adoptée par les députés géorgiens. « Cette loi est incompatible avec les valeurs et les normes de l’UE. Elle va à l’encontre de l’objectif déclaré de la Géorgie d’adhérer à l’Union européenne, soutenu par une grande majorité de citoyens géorgiens. Son adoption définitive pourrait avoir de graves répercussions sur nos relations », a estimé Josep Borrell dans un communiqué mardi soir.
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