C’est un revers pour les sanctions de l’Union européenne à l’encontre de la Russie : la justice annule celles qui frappaient la mère du chef du groupe Wagner. Les Européens ont multiplié les sanctions – dixième train de sanctions le 25 février dernier – à l’encontre de Russes considérés responsables de l’agression de l’Ukraine en les frappant du gel de leurs avoirs détenus en Europe et d’une interdiction de visa pour entrer dans l’UE. À 83 ans, la mère du fondateur du groupe Wagner est donc retirée de la liste des 1 473 Russes frappés par des sanctions personnelles.
Pour la Cour de justice de l’Union européenne, être la mère d’Evguéni Prigojine « ne saurait être un motif de sanction », même si les actes de son fils « ont compromis l’intégrité territoriale, la sécurité et la souveraineté de l’Ukraine ».
Et comme Violetta Prigojina n’est plus propriétaire d’actions de l’entreprise de son fils (Concord Management) depuis 2017, les motivations invoquées par l’UE pour la sanctionner ne sont pas valables.
La multiplication des sanctions a été en partie motivée depuis un an par la volonté des Européens de frapper fort et d’aller vite – ils ont apparemment été trop vite alors que d’habitude, les services juridiques du Conseil européen tempèrent les ardeurs des 27 gouvernements et les dissuadent d’approuver des textes mal ficelés.
La crainte de l’UE est évidemment maintenant de voir d’autres personnalités contester avec succès les sanctions à leur encontre, même si on souligne ici que le groupe Wagner et ses commandants sont frappés de sanctions directes et très motivées, à la fois pour la guerre en Ukraine et pour les opérations en Afrique.
Interrogé sur cette décision concernant sa mère, Evguéni Prigojine se paie pour sa part le luxe de ne pas contester les sanctions européennes à son encontre, qu’il va jusqu’à qualifier de « raisonnables ».
RFI