Jeudi, un tribunal indonésien a condamné à de la prison pour négligences deux responsables d’un match de football à l’issue duquel une bousculade a fait 135 morts en octobre 2022, l’une des pires catastrophes de l’histoire du sport.
Un procès en Indonésie pour l’une des pires catastrophes de l’histoire du sport. Un tribunal a condamné, jeudi 9 mars, à de la prison pour négligences deux responsables d’un match de football à l’issue duquel une bousculade a fait 135 morts, en octobre 2022.
Abdul Haris, un organisateur du match, a été condamné à 18 mois de prison. Le parquet avait requis six ans et huit mois d’emprisonnement. « Je condamne l’accusé à un an et demi de prison », a déclaré le président de la cour de Surabaya, Abu Achmad Sidqi Amsya, dans le premier jugement rendu en Indonésie sur cette tragédie.
Le tribunal a aussi condamné le responsable de la sécurité du match, Suko Sutrisno, à un an de prison pour négligences. « L’accusé n’a pas anticipé le chaos parce qu’il n’avait pas rencontré de situation d’urgence précédemment. L’accusé n’a pas bien compris sa fonction de responsable de la sécurité », a déclaré le juge.
Les deux hommes disposent de sept jours pour faire appel de leur condamnation.
Trois policiers ont également été inculpés pour négligences après le drame et attendent leur jugement. Un sixième suspect, ancien directeur de la compagnie qui gère l’organisation de la première ligue de football indonésien, fait encore l’objet d’une enquête.
Usage disproportionné de la force par la police
Le 1er octobre 2022, après la fin d’un match dans le stade Kanjuruhan à Malang, une bousculade provoquée par des tirs de gaz lacrymogènes de la police avait fait 135 morts, dont plus de 40 enfants.
Des centaines de spectateurs paniqués s’étaient précipités vers des portes de sortie étroites, déclenchant une bousculade meurtrière qui a étouffé ou écrasé de nombreuses victimes.
La police a décrit l’envahissement du terrain par les supporters comme une émeute et a déploré la mort de deux policiers, mais les survivants de la catastrophe ont dénoncé un usage disproportionné de la force par la police. La police nationale a limogé les responsables de la police de la ville de Malang et de la province après la catastrophe.
Le président indonésien, Joko Widodo, a ordonné une enquête et promis de démolir le stade Kanjuruhan et de le reconstruire aux normes de sécurité de la Fédération internationale de football (Fifa).
Mais la recommandation d’une enquête préliminaire d’une démission du chef de la fédération nationale de football ainsi que de son comité directeur n’a pas été suivie d’effet.
AFP